Golfe de Gascogne

  • Traversée jusque Porto (news du 01/11/2016)

    Nous avons quitté Bénodet le 14 octobre pour Porto. Après 3 jours de navigation et un bon coup de vent au sud du Golfe de Gascogne, nous préférons faire halte à La Corogne. Après une journée de repos nous avons repris la mer pour Porto que nous avons atteint le 31 octobre.

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  • Voyage retour en Bretagne (news du 8 mai)

    Nous avons quitté La Palma dans la nuit du 1er avril... non, ce n'est pas un poisson d'avril !... Après 3 jours et demi de mer et de vents contraires nous avons atteint la marine de Funchal à Madère le 4 avril en fin d'après-midi. Nous y passons quelques jours pour remédier à quelques soucis techniques, notamment pour étanchéifier la baille de mouillage et éviter d'avoir des entrées d'eau dans le bateau !

    Nous quittons Funchal le 9 avril, d'abord pour aller mouiller à la pointe Est de l'île. Ensuite nous passons 3 jours à Porto Santo en attendant les conditions favorables pour reprendre la mer.

    Le 13 avril nous quittons Porto Santo pour la plus grande traversée du voyage : les vents sont favorables pour remonter jusqu'en Galice, 8 jours de mer environ. Cette traversée  s'est déroulée sans incident majeur et sans gros temps, même si les vents de sud ont malheureusement tourné au Nord-Est dès le 4ème jour de mer, nous obligeant à mettre le moteur en appui des voiles. Ensuite la pluie est venue ce qui rend le voyage moins agréable. Nous sommes arrivés à Baiona le soir du 19 avril avec un coucher de soleil splendide.

    Après quelques jours de repos mais aussi de réparation du bateau, nous entamons la remontée de la côte de Galice vers Corona : cette côte s'appelle "Costa de la Muerte" et nous avons galéré pour passer les caps successifs avec le vent dans le nez, des vagues hachées et de forts courant.. Il nous a fallu 3 étapes successives : peu de milles parcourus mais beaucoup d'heures de moteur ! Le premier jour notre pilote qui avait pris l'eau a refusé de fonctionner. Nous étions résignés à rentrer en Bretagne sans son aide précieuse... mais, oh miracle, après une journée de soleil, il est "tombé en marche" ! Nous l'avons chouchouté et enveloppé dans de la cellophane en espérant qu'il tienne jusqu'en Bretagne !...

    Nous attendons à Corona une fenêtre météo favorable pour traverser le Golfe de Gascogne : top départ le 29 avril. Des anticyclones doivent nous assurer des vents s'annoncent pas trop défavorable mais surtout un relatif beau temps. De fait la traversée est relativement tranquille, passée la première journée où nous galérons pour nous éloigner de la côte avec le vent et les courants de face. La dernière nuit nous réserve une nouvelle mauvaise surprise (ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu d'évènements extraordinaire à raconter...). Vers une heure du matin le moteur cale brusquement : un immense chalut est pris dans notre hélice et le bateau n'est plus dirigeable. Nous dérivons tranquillement cap Nord-Ouest jusqu'au lever du jour. Là, Thierry découpe le filet au ras de la poupe et le remonte sur notre bord. Il reste la partie prise dans l'hélice et le safran : Thierry plonge avec sa bouteille et nous dégage heureusement assez rapidement. Le moteur repart : ouf !!! Cet intermède nous retarde un peu mais nous accostons à Bénodet après 4 jours de mer le 2 mai aux premières lueurs du jour.

    Voilà, la saison 2 est terminée ! Nous prenons nos quartiers d'été sur l'Odet. N'hésitez pas à passer nous voir... ou à venir faire une descente de l'Odet en kayak avec notre club les 3 grenouilles

    Durant l'été je rédigerai un bilan de cette saison 2, mais pour l'heure notre planning est déjà over-booké : les vacances sont bel et bien terminées pour nous.

    Voir dans "Saison 2 aux Canaries", chapitre "Voyage retour" :

     

  • Ma première traversée du Golfe de Gascogne sur MON bateau

    Voilà, c'est fait : j'ai traversé le Golfe de Gascogne sur MON bateau ! Je l'avais fait il y a 10 ans en été sur un "BDA" (bateau des autres) et j'avais vomi la première nuit... rebelotte cette fois-ci, c'est la deuxième fois que j'ai vraiment le mal de mer.

    J'appréhendais cette traversée en automne car le Golfe de Gascogne est un endroit dangereux, avec beaucoup de houle et souvent des vents violents. Peur d'avoir peur. Peur de ne pas maîtriser le bateau dans des conditions difficiles. Thierry était plus confiant, fort de son expérience d'un Bénodet-Cadix Aller er retour l'an dernier. Il a apprivoisé le bateau même s'il a encore des difficultés à trouver le bon équilibre des voiles qui assure une route sereine et permet au pilote automatique de bien fonctionner. Aussi il a pris, lors de sa première navigation seul à bord, des claques à 45 noeuds avant d'arriver s'échouer dans le port de St Gilles Croix de Vie... Pas d'autre solution pour moi que de me lancer, même la peur au ventre : il faut assumer ses choix ! Durant les jours de préparation du bateau et d'attente d'une bonne fenêtre météo à Bénodet, l'anxiété est montée, puis la météo étant bonne j'ai été moins stressée.

    Le départ s'est super bien passé : belle journée ensoleillée, petit vent mais houle un peu agressive. Nous traçons au grand largue à 5-6 noeuds et, si ce n'était le mal de mer qui menace, la journée aurait été vraiment agréable. A la nuit, des lucioles et des dauphins sont venus nous éblouÏr. J'ai fini par trouver le sommeil grâce à mes boules Quiès car les bruits innonbrables du bateau, ajoutés au remue ménage incessant dû aux vagues, rendaient le repos difficile, l'oreille aux aguets. Thierry met le moteur et change de cap : a-t-il besoin d'aide ? Je suis si bien au chaud... puis je remarque une odeur de plastique brûlé qui me réveille totalement. Je me lève et vois de la fumée dans le carré : il y a le feu à bord ! En un instant j'imagine le pire... Thierry a coupé le pilote et ne peut lâcher la barre avec cette houle... il me dit d'enfiler ma veste et mon gilet avant de monter le relayer à la barre. Son calme me rassure un peu. Il descend et cherche... Nous réveillons Youenn qui dort dans la cabine avant. Thierry coupe l'électricité et trouve bien vite le court-circuit, il arrache les fils incandescents et, ouf, c'est fini... sauf qu'on est dans le noir et sans pilote... la panique m'empêche de réfléchir pour manoeuvrer la barre sans instruments et je ne parviens pas à contrôler la trajectoire du bateau. Youenn, très calme et visiblement en totale confiance en son père, me reprend. Encore quelques minutes et Thierry parvient à remettre l'électricité : tout fonctionne, miracle !!! On remet le pilote et nous reprenons notre calme. Thierry tousse beaucoup, intoxiqué par les vapeurs toxiques mais il n'a pas les lèvres bleues, alors ce n'est pas trop grave. Je redescends me coucher, épuisée par tant d'émotions.

    Au matin la journée est agréable, comme la veille. Hormis la houle qui secoue le bateau dans tous les sens, tout va bien. Dans le bateau c'est un capharnaüm terrible car plein de choses ont volé, mais pas de casse. Je reprends confiance quand, soudain, le pilote décroche. Thierry et moi tentons de remettre le bateau dans l'axe mais nous empannons et la bôme plie. Cette nuit, dans la panique, nous n'avons pas bordé les deux écoutes de la GV, ce qui empêche l'empannage... Le manque de maîtrise des voiles m'angoisse. Mais nous pouvons poursuivre avec le génois, ce n'est pas très grave. Jusqu'à l'arrivée en vue de la côte les conditions météo restent inchangées et je reprends à nouveau confiance, le stress s'estompe. Nous amarrons le bateau à 6 heures du matin à La Corogne : OUF, c'est fini, nous sommes arrivés ! Quel bonheur de retrouver un lit qui ne bouge pas (même s'il est trempé) et une douche chaude.

    Nous restons deux semaines à La Corogne. Nous y rencontrons des marins qui ont vécu de bonnes galères en traversant le Golfe. Mes appréhensions ne sont pas seulement le fruit de mon imagination... Quand certains nous disent que tout va très bien et n'ont aucune galère ou anecdote à raconter je suis sceptique... Ici j'ai noué une amitié avec Pascale qui a un peu la même approche de la vie en bateau que moi. Elle aussi angoisse... même plus que moi ! Elle a moins d'expérience que moi mais part pour les Antilles. Ca m'a fait du bien de pouvoir en parler et partager cela avec une autre femme. Merci à Pascale pour son soutien !

    Ici Thierry fait figure de vieux loup de mer. Il donne des conseils et des coups de main. Mais il profite aussi de chaque conseil qu'il peut glâner auprès de marins expérimentés. Un skipper anglais (Cliff) qui travaille sur une goélette de 25 mètres nous donne de précieuses indications pour gérer nos voiles. Je me dits que j'ai bien choisi "mon" capitaine !

    Visiblement en matière de météo il assure bien car ses  prévisions s'avèrent justes. Tous les marins du port prévoient de partir le même jour... mais ce jour est sans cesse repoussé car les prévisions évoluent toujours défavorablement. Je me demande quand nous allons pouvoir sortir de là !