vie à bord

  • Fin de la saison 6... (news d'octobre 2021)

    Les dernières nouvelles remontent à janvier 2021 ! Entre la crise du COVID et l'AVC de mon frère nous sommes restés coincés en Martinique... et l'envie d'écrire dans ces conditions s'en est allée ! Que raconter puisqu'on ne voyage plus ? Nous sommes rentrés en Bretagne début mai et nous (enfin, surtout Thierry !) avons travaillé sans relâche durant ces mois 6 mois : travaux dans notre hangar à Sizun, travaux pour finaliser la maison construite par notre fille et ravalement de la façade d'une maison. Pendant que Thierry travaille j'ai le temps de me pencher sur nos péripéties de cette saison 6 qui n'en finit pas et je me dits que notre vie au mouillage fait aussi partie de l'aventure. L'envie d'écrire m'a reprise... j'ai beaucoup de retard et du mal à retrouver le fil des évènements et à sélectionner des photos. Je m'attelle donc à écrire ces pages particulières de notre vie.

    J'ai ajouté les pages suivantes de la saison 6  :

     

    Nous reprenons l'avion pour Fort-de-France le 21 octobre. C'est parti pour la saison 7... cap au sud vers les îles qui nous accueilleront sans vaccination. Espérons que l'aventure sera enfin au rendez-vous ! Mais avant de partir il va nous falloir caréner le bateau... encore un peu de boulot !

  • De la difficulté d'être hospitalisé à l'étranger

    • Le 21/09/2021

    16 mai 2020 : Patrice est emmené en hélicoptère à l’hôpital de Gran Canaria

    Ce samedi 16 mai au matin, mon frère Patrice fait un accident cérébral… mais pour le moment personne n'est au courant. Bizarrement je suis prise d'une bonne crise d'angoisse que j'attribue à l'approche de mon anniversaire. Lundi 18, jour où je passe la barre des 64 ans, je me plonge dans un bouquin pour conjurer mon angoisse. Le soir nous fêtons cela avec un couple d'amis et je ne note pas que Patrice ne m'a pas souhaité mon anniversaire… par contre Thierry l'a remarqué et il est inquiet...

    Mardi matin ma fille Marion m'appelle et m'annonce que Patrice est à l’hôpital à Gran Canaria, emmené en hélicoptère ! Coup de massue. Heureusement Thierry est là pour gérer. On appelle Claude, notre ami commun à Lanzarote qui a donné l'alerte. Il a été appelé lundi soir par l’hôpital de Gran Canaria qui l'a informé de la présence de Patrice, mais sans lui donner aucune information !!! Thierry appelle l’hôpital qui se retranche derrière le secret médical et refuse de nous dire quoi que ce soit.

    Commencent alors des jours d'angoisse à chercher !

    Mardi l’hôpital nous dit de rappeler le lendemain matin pour parler à un médecin qui parle français. Nous appelons donc à 5h du matin (décalage horaire -6h) mais n’obtenons pas d'interlocuteur qui parle français. En anglais on arrive juste à savoir qu'il est en soins intensifs : pourquoi ? Mystère. Le gars reste intraitable malgré nos supplications.

    Nous sollicitons alors Manon en espérant qu’un médecin de la famille du même nom aurait plus d’informations… sans succès.

    Thierry sollicite l'ambassade qui l'envoie paître…

    Nous avons alors l’idée de demander un rapatriement à son assureur GMF. Dans ce cas leur médecin se met en lien avec l’hôpital. La  constitution du dossier est laborieuse. Sans nouvelles le lendemain, nous les rappelons et ils nous accusent de truander parce que Patrice n'est pas à l’hôpital indiqué ?! Grosse frayeur : Patrice est-il décédé sans qu'on en soit informé ? Thierry a la bonne idée d'appeler tous les autres hôpitaux de Gran Canaria et, ouf, retrouve la trace de Patrice. Mais là encore impossible de savoir ce qu'il a. On arrive juste à savoir que sa vie ne serait plus en grave danger… rassurant…

    Pendant ce temps Claude mène lui aussi son enquête à Lanzarote. Les pompiers ne lâchent aucune information. L’hôpital non plus. Dans la semaine il retrouve la voiture de Patrice dans le parking d’un grand magasin : on sait où il a eu un malaise…

    Le mystère reste entier jusque jeudi soir.

    Jeudi soir l’hôpital rappelle Claude. Patrice vient de quitter les soins intensifs pour un service de neurologie qui lui demande s'il peut venir afin de pouvoir communiquer avec Patrice. Neurologie = probablement AVC. Dans quel état est Patrice ? Pas d’information. On sait juste que sa vie n'est plus en danger immédiat.

    Claude prend le premier avion. En ces temps de covid19 c'est problématique mais il arrive à l’hôpital le samedi midi.

    Premier contact avec Patrice (23 mai) et nous savons enfin !

    Claude arrive dans la chambre de Patrice et le trouve endormi. Il constate qu’il bouge les bras et les jambes : c’est qu’il n’est pas paralysé… Une fois sur place il obtient enfin les informations : Patrice a fait une hémorragie cérébrale. Il souffre du traumatisme mais n’a pas de séquelles motrices. Il lui faudra certainement de longs mois pour se rétablir.

    Il a fait un malaise dans un magasin près d’Arecife à Lanzarote le samedi vers 9H30. Les pompiers l’ont emmené à l’hôpital d’Arecife à un quart d’heure de là. Scanner et transfert par hélicoptère à l’hôpital de Las Palmas sur Gran Canaria. Pendant le transfert les équipes médicales préparent l’intervention au vu du scanner. A 11H05 il est opéré. Bravo : 1H30 seulement !

    Nous apprendrons ensuite que les gendarmes ont dû faire une enquête de voisinage pour trouver qui prévenir de l’hospitalisation. Un voisin leur a communiqué le numéro du gars qui a vendu la maison à Patrice et qui, par chance, avait conservé le téléphone de Claude qui avait servi d’interprète lors des visites. Comme quoi, un petit mot dans le portefeuille peut être très utile…

    1 mois et demi d’hôpital

    Claude reste au chevet de Patrice ; il dort dans le fauteuil à côté de son lit. Sa présence l’a probablement sauvé ! Fin mai ils quittent l’hôpital... mais 3 jours après Patrice fait un coma et doit être réhospitalisé d'urgence à Arecife pour un mois suite à une infection.

    Marathon administratif ! 

     

    Une fois rassurés sur son état de santé, nous devons gérer les aspects financiers. Patrice a oublié beaucoup de choses et n’a plus accès, ni à son téléphone, ni à son ordinateur. Conseil d’ami : donnez vos codes d’accès à une personne de confiance, ça peut servir…

    L’hôpital de Gran Canaria lui réclame 50.000 euros… Il s’est installé à Lanzarote fin 2019 et a voulu s’inscrire à la sécu espagnole. Malheureusement, la procédure de transfert est modifiée début 2020 et les confinements ne permettent pas de faire avancer le dossier. Il se retrouve donc rayé de la sécu française… et pas encore inscrit en Espagne ! Après deux semaines de démarches, Thierry arrive enfin à obtenir sa carte européenne française (étant retraité il cotise toujours en France) ! Il faut savoir que les numéros d’appel des services de la sécu française ne fonctionnent que depuis la métropole… et sans accès à son compte sur internet il est impossible de communiquer avec eux depuis les dom-tom ou l’étranger.

    La carte européenne permet la prise en charge des soins d’urgence à l’hôpital et dans les « centro de salud », mais pas la rééducation. S’ensuit un marathon pour le faire inscrire à la sécu espagnole ! Les services sont inaccessibles à cause du covid et il est impossible de les joindre par téléphone ou internet. Une amie parvient finalement à forcer le barrage d’entrée et, miracle, obtient le papier voulu !

  • Le confinement s'allège (news du 11 mai)

    11 mai 2020 : relâchement du confinement. Ce n'est pas encore la liberté (mais la retrouvera-t-on un jour ?...) mais nous retrouvons un peu de souplesse dans notre vie quotidienne. Plus question de remplir un imprimé pour s'autoriser à sortir. Comme il n'y a eu aucun cas de covid à Ste-Anne (information fournie par le médecin local la semaine dernière) et seulement 14 décès en Martinique, la vie reprend peu à peu son cours depuis quelques temps. Nous ne fuyons plus les contacts... 

    Thierry commence à prendre un peu de distance avec le groupe Facebook "Voiliers confinés en Martinique" qui va probablement compter 1000 membres d'ici peu ! Des locaux vont reprendre la main pour que ce bel outil de solidarité, de convivialité et d'information perdure au-delà de la crise du coronavirus. Il est temps de faire les travaux prévus sur le bateau !

    Fin avril nous avons écrit un article pour relater cette expérience positive de confinement. Voiles et Voiliers et Ouest France l'ont publié sur leurs sites. L'effet immédiat a été d'accroître le flux des inscriptions sur le groupe ! 

    Cliquez ICI pour lire cet article.

    Pour le moment l'accès aux îles du sud nous est toujours interdit. Nous espérons une réouverture avant les alertes cycloniques ! Pas question de rester à Ste-Anne en cas de cyclone sous peine de perdre notre bateau...

    Une seule certitude : nous ne rentrerons pas cet été en Bretagne ! Nous espérons pouvoir poursuivre notre voyage vers le sud pour éviter les cyclones : Los Roquès, Curaçao, Bonaire, les San Blas et retour cet hiver par la côte de l'Amérique Centrale, Cuba, la Jamaïque et les Iles Vierges. Qu'en sera-t-il ?