Golfe de Gascogne : traversée mouvementée.

Départ dimanche 11 octobre

Voilà, la météo est bonne et le bateau prêt, c'est le moment de larguer les amarres pour cette 2ème saison de navigation. Ce beau dimanche matin Robert et Marie sont venus nous dire au revoir sur le ponton de Bénodet.

Robert et marie venus nous dire au revoir

La première journée de navigation est excellente malgré un forte houle croisée qui chahute le bateau et nos estomacs encore mal amarinés ! Le vent du Nord-Est reste raisonnable avec 15 à 20 noeuds (*). Bien que les vagues déportent le bateau de 50° par moments, le pilote tient bon. Nous traçons au grand largue à 6-7 noeuds, cap au sud. Youenn dort emmitoufflé dans sa grosse combinaison (mais pieds nus...) et vomit de temps en temps : en piteux état notre matelot ! La journée passe tranquillement entre nausées, sommeil et prise des quarts. Un troupeau de dauphins avec des petits vient nager près du bateau dans l'après-midi. Bref, les joies ordinaires de la navigation quand on a le mal de mer... mais ça va passer...

 

(*) un noeud (kn --> knote) correspond à un mille nautique à l'heure, soit 1852 m/h.... pas bien rapide !

Court-circuit dans la nuit

La première nuit démarre plutôt bien. La nuit est sans lune mais des lucioles s'allument autour du bateau : des mléduses ou du plancton phosphoresent. Des dauphins nagent le long de la coque et font des gerbes lumineuses. Le spectacle est féérique, de quoi faire oublier le mal de mer.

Youenn assure le 1er quart, puis vient mon tour et enfin celui de Thierry. A 5 heures du matin je suis réveillée par la mise en route du moteur : je pense que Thierry évite un bateau... mais une forte odeur de plastique brûlé m'éveille totalement. Je me lève et vois de la fumée dans le carré : il y a le feu dans le bateau : panique à bord !! Thierry a stoppé le pilote et je le reprend à la barre tandis qu'il descend. Il commence par vérifier le pilote qui donnait des signes de fatigue, mais rien à signaler de ce côté là. Il coupe le circuit électrique et ouvre le tableau électrique : dans la nuit un gros câble est rougi et fait fondre le plastique. Il arrache le câble à temps avant que le feu ne se déclare ! Ouf... cinq minutes de grande frayeur mais c'est terminé, nous avons évité le feu à bord. Les fumées toxiques nous font tousser. Je tente de maintenir le cap à la barre mais les vagues nous font partir en tous sens : pas facile dans ces moments de panique de réfléchir sereinement à la manoeuvre ! Le noir est total, sans lune ni instruments.

Thierry inspecte l'installation élecrique et parvient rapidement à remettre en route le pilote et les instruments de bord. C'est le câble de l'éolienne qui a fait un court-circuit... nous n'avons pas vérifié l'éolienne après l'accostage avec le voilier Malbork des polonais... il semble qu'elle ait été endommagée dans l'accident.

Une fois les circuits électriques rétablis nous prenons la décision de poursuivre vers le sud en direction de La Corogne en Gallice : inutile de remonter car nous avons déjà fait plus d'un tiers du chemin et nous aurions le vent dans le nez.

Nous reprenons notre calme et poursuivons notre route...

Et de deux !

Au matin la houle a grossi et le bateau part en surf sur les vagues. Le speedo marque 13 noeuds sur une grosse vague ! Tout a volé dans le bateau et c'est un capharnaüm terrible : il faudra mieux arrimer les objets. Avec le génois et la GV avant le bateau est relativement stable et le pilote assure sans problème. Je n'ai plus le mal de mer et assure la navigation tandis que Thierry se repose... Youenn reste cloîtré dans sa cabine, toujours en proie au mal de mer et en piteux état. Le baromètre monte, la météo s'annonce donc bonne.

En début d'après-midi une très grosse vague nous déporte et nous fait empanner (la bôme passe d'un côté à l'autre du bateau car le vent change de bord d'attaque)... et la bôme du mât avant se plie en deux comme un vulgaire chewing gum ! Dans la panique du départ de feu nous n'avons pas bordé les 2 écoutes de la bôme, ce qui permet d'éviter l'empannage...  

Nous poursuivons avec seulement le génois. Décidément cette navigation est animée ! 

La bôme pliée

2 jours de nav pour rallier la Corogne

La route se poursuit à peu près dans les mêmes conditions, les vagues mollissent un peu. Le mal de mer s'estompe, Youenn reprend vie et peut prendre les commandes dans la journée. La vie à bord s'organise entre les quarts et le repos. Thierry parvient même à nous faire du riz au thon malgré la houle : ça fait du bien de manger quelque chose de chaud.

Petit détail qui ne facilite pas la vie à bord : c'est Youenn qui a fait le plein d'eau avant le départ et on ne lui a pas précisé qu'il faut refermer les bouchons à la pince... chaque vague projette de l'eau hors du réservoir... qui se trouve sous notre couchette. Les coussins sont vite trempés... ce n'est pas grave puisqu'on dort tout habillés ! Mais vivement un lit sec et qui ne bouge pas...

Au petit matin du mercredi nous atteignons La Corogne. On se fait encore un coup de stress avec un gazier en remorquage qui nous coupe la route : demi tour toute pour l'éviter. A 6 heures nous amarrons Lambarena au ponton et filons nous coucher : le lit a enfin cessé de remuer dans tous les sens... c'est bon !!!! Et je ne vous parle pas de la douche chaude de demain matin... 

Nous avons fait 340 nm (630 km) en 68 heures, soit 5 noeuds (9 km/h) de moyenne.

Démontage de l'éolienne

Arrivés à Coruna Thierry a démonté l'éolienne et constaté que l'embase a été endommagée lors de notre accident avec le gros voilier polonais à Bénodet. Les fils sont quasiment sectionnés. Le câble d'alimentation de la batterie sont en 2x10carré (au lieu de 5 comme préconisé par le constructeur de l'éolienne...) et il a brûlé sur toute sa longueur. Voilà ce que ça donne une fois retiré :

le câble brûlé de l'éolienne

Merci Thierry d'avoir bien pensé l'installation électrique du bateau... tu nous a évité le pire !

Date de dernière mise à jour : 08/10/2018

Commentaires

  • MALLERET
    • 1. MALLERET Le 29/10/2015
    le collègue de la CEBPL vous admire,on espère faire du bateau dans un an,départ de notre retraite.
    Continuez à nous faire vivre votre bonheur d'être en mer,
  • Cath
    • 2. Cath Le 17/10/2015
    Notre réponse dans la rubrique "filles" :
    le tissu choisi pour les cabines s'avère idéal et plutôt étanche. Les coussins étaient seulement humides. Pas de pb pour le déhoussage... mais pour remettre la housse du grand matelas c'est sport ! Le scratch est une bonne option.
  • donkiflote
    • 3. donkiflote Le 16/10/2015
    Empennage on connaît: l'hiver dernier en rivière, vent modéré, pas de Soucis, pas assez de soucis car je ne mets pas le frein de bôme.en suivant les sinuosités de la rivière:empennage. La grande écoute me plaque contre le montant de la descente: une côte cassée. Dix jours de repos dans un charmant village.
    Bien contents de vous savoir en Galicie. Le golfe de Gascogne est réputé pour être un des douze endroits les plus dangereux au monde.Je tiens la liste à votre disposition.Vous souhaitons des réparations pas trop coûteuses. Tenez nous au courant. Amicalement. Annie Michel.
  • CAROLE
    • 4. CAROLE Le 16/10/2015
    Coucou, après la bataille des éléments, le repos tant espéré et mérité est arrivé. Thierry tu as bien fait de faire faire les housses avec 3 cotés déhoussables, ça n'a du être évident de les enlever avec un matelas mouillé. Bonne route et bon vent. Carole