Des Canaries à Madère

3 jours et demi de mer des Canaries à Madère

Nous quittons La Palma le vendredi 1er avril dans la nuit. Nous avons embarqué Nicolas, jeune équipier sympa et efficace, pour sécuriser notre voyage. Les vents sont annoncés de Nord ou Nord-Est, aussi nous devrons faire du près très très serré, avec le moteur en soutien très probablement... 

Tandis que nous restons bien au chaud dans notre couchette, Thierry prend le premier quart. Quitter La Palma est un peu délicat car il faut passer le couloir d'accélération du vent : nous essuyons des rafales à 35 noeuds avec une houle hachée et puissante. Pour démarrer nous tirons un bord vers l'Ouest car la météo prévoit un peu de vent d'Ouest dans deux jours.  Le démarrage est dur : Nicolas a le mal de mer et vomit plusieurs fois... même moi j'y ai droit au petit matin !  Au matin du samedi, le vent mollit 15 noeuds mais la houle reste désagréable.  Samedi, en début de nuit, le vent vire au Nord et la mer se calme un peu : l'équipage reprend des couleurs !

Nous constatons bien vite que de l'eau entre dans le bateau par l'avant. En effet, le capot inox de la baille de mouillage se soulève sous l'effet des vagues qui balayent le pont et l'eau envahit la baille de mouillage puis les cales avant : il faudra y remédier avant la suite du voyage ! Pour le moment rien d'inquiétant et Nicolas écope les cales avant.

Le samedi est tout d'abord calme et ensoleillé.  Je profite des bonnes conditions pour préparer un vrai repas. Nous devons mettre le moteur quasiment tout le temps pour rester au près serré et ne pas rallonger interminablement la route en prenant du cap. Dans l'après-midi nous essuyons quelques grains et prenons des ris en précaution : rien de bien méchant au final.

Les quarts de nuit s'organisent. Nicolas passe le début de nuit jusque minuit, Thierry assure la nuit jusque 5 heures, je prends la relève jusque 8H relayée enfin par Nicolas. Dans la journée Nicolas et moi alternons la veille avec par moments une relève de Thierry. Comme Thierry est la ressource critique sur le pont pour toutes les manoeuvres il se repose au maximum.

Le dimanche se poursuit sur le même modèle : vent de face et moteur en soutien. Le passage de vent d'Ouest annoncé ne vient pas pour nous ramener vers l'Est : nous devons encore lutter contre le vent ! 

Lundi matin Nicolas prend son quart à 8 heures et le vent se lève : 30 noeuds établis et des rafales à 35-38 noeuds. La mer se forme à nouveau. En allant me coucher après mon quart de fin de nuit, je constate que les cales de la cuisine sont pleines d'eau. Le robinet de l'évier s'est ouvert pendant la nuit et l'eau déborde. Nous faisons la chaîne pour vider quelques seaux écopés par Thierry. Quelques heures plus tard l'eau a de nouveau envahit la cale cuisine ! Nous constatons alors que la vanne d'évacuation de l'évier était mal fermée. Encore une tournée d'écopage mais après cela les entrées d'eau se calment enfin ! 

A proximité de Madère le vent et la houle se calment. Nous arrivons vers 17 heures dans la marina de Funchal au Sud-Ouest de l'île.

Nous avons fait 356 milles au près serré, pour une distance de 240 milles (à vol d'oiseau) en 87 heures... et 65 heures de moteur ! 

Funchal : marina à éviter !

Notre séjour à la marina de Funchal n'est guère agréable : évitez la de préférence, il y a une autre marina plus sympa pas très loin !

bien avant notre arrivée Thierry a contacté à plusieurs reprises la capitainerie par VHF sans obtenir de réponse. A notre arrivée nous sommes donc contraints de nous aventurer dans le port sans savoir où nous installer. Nous optons pour un petit ponton à l'entrée pensant qu'il s'agit du ponton d'accueil... mais pas très accueillant puisqu'il n'y a aucun taquet pour s'amarrer. Conetnts d'être arrivés nous nous installons pour prendre un ti'punch bien mérité. Un mariniero très frimeur et hautain vient alors nous demander de dégager du ponton. Il nous demande de nous mettre au quai mais Thierry demande à être à un ponton car nous avons des travaux à faire. Le gars refuse alors qu'il y a plein de places libres. Thierry refuse de bouger et s'emporte en lui signalant qu'il a appelé sans succès à la VHF deux heures durant. Le gars est intraitable et appelle les douaniers pour venir illico presto contrôler nos papiers ! Un gros catamaran de croisière attend la place sur le ponton pour déverser ses touristes : nous sommes contraints de laisser la place. La marée est basse et le quai trop haut pour y accéder depuis le bateau mais le mariniero ne vient pas nous aider pour prendre les amarres. Heureusement des voisins nous aident et nous voilà donc à quai. Le problème est qu'il n'y a pas d'échelle pour monter au quai et qu'à marée basse nous serions consignés sur le bateau si nous n'avions la chance d'avoir une échelle alu !  Ensuite le bureau du port nous contraint à régler trois nuités d'avance : la confiance règne !

Le lendemain un bateau allemand (Bogges Bogges venant lui aussi du ponton 2 de Tazacorte) est placé au ponton... 

 

 

Escale technique

Nous avons pas mal de chosers à revoir avant de reprendre la mer ! Thierry doit impérativement étancheifier la baille de mouillage en fermant solidement le capot. Le moteur du guindeau ayant pris trop d'eau il refuse de fonctionner et doit être envoyé en réparation : heureusement il est réparé dans les temps. Le presse étoupe est contrôlé et tout est normal de ce côté là : l'entrée d'eau ne vient pas de là. Une fuite d'eau dans le circuit désamorce la pompe et il faut y remédier. Un chandelier sur tribord laisse rentrer de l'eau et Thierry colmate la fuite avec de la résine.

Bref, comme d'habitude, les escales après une longue navigation nécessitent un peu de boulot ! 

Funchal

Funchal est vraiment une ville agréable. Madère est moins "moderne" que les Canaries et il reste des maisons en mauvais état ici et là dans la ville. Comme partout au Portugal les trottoirs sont faits de mosaïques. La ville prépare la fête des fleurs, mais nous partirons avnt les festivités. 

Mouillage sur la pointe Est de l'Ile

Pour écourter le chemin vers La Galice nous souhaitons faire une escale à Porto Santo, petite île au Nord Est de Madère. Le vent étant contraire nous optons pour un mouillage à la pointe Est de l'île avant d'aller vers Porto Santo. Le mouillage est vraiment magnifique, falaises de couleurs changeantes avec la lumière... malheureusement le ciel se couvre et nous ne pouvons profiter pleinement de la beauté exceptionnelle du site. Bien qu'il fasse assez frais les gars vont se baigner... avec les combinaisons de plongée ! Toute la nuit le vent souffle à au moins 15 noeuds, mais le mouillage reste malgré tout assez calme. Nous reviendrons là en espérant y trouver le soleil !

Date de dernière mise à jour : 21/04/2016