6.1. Joie du retour à Carriacou
Un long voyage
Nous décollons de Brest le 4 octobre 2019 pour Carriacou. Après un été très fatigant en Bretagne passé à déménager notre maison, nous avons hâte de retrouver enfin notre bateau laissé à Carriacou sous la surveillance vigilante de Philippe. Mais le voyage est bien long : le vendredi 4 nous prenons un avion à Brest vers Orly puis un autre d’Orly à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe où nous arrivons vers 19 heures (soit 1 heure du matin à l’heure de la métropole). Nous allons passer la nuit dans un Airbnb et notre hôte, Lina, vient nous chercher à l’aéroport. Elle nous réserve un accueil très sympathique avec apéritif et acras. Le lendemain nous cherchons une boutique Digicel pour rouvrir notre abonnement de téléphone : rooming gratuit dans toute les Caraïbes et 50Go d’internet précieux pour rester connectés au monde. Dans l’après-midi Lina nous ramène à l’aéroport pour notre vol vers Grenade via la Barbade où nous arrivons en soirée. Nous allons passer la nuit dans un autre Airbnb à St Georges mais notre escale est de courte durée puisque nous prenons le ferry pour Carriacou dès 8 heures le dimanche matin. Nous mettons enfin le pied à Carriacou le dimanche midi… Philippe vient nous chercher et nous amène au bateau resté dans la mangrove depuis une alerte cyclone fin août.
On retrouve le bateau sans trop de dégâts
Philippe n’a pas réussi à sortir le bateau de la mangrove car il soupçonne le câble d’inverseur d’être cassé. La veille il n’a pas réussi à redémarrer le moteur. En arrivant nous trouvons un rat mort sur le pont… joyeux ! Thierry s’attelle illico à remettre le moteur en marche ; fausse alerte, c’était juste un l’étouffoir qui est grippé ! Quant au câble, il s’avère simplement que le bateau s’est envasé à marée basse, ce qui explique qu’il n’a pas pu décoller. Philippe, prudent, n’a pas souhaité forcer sur la machine. Donc, côté mécanique, tout baigne ! Je rentre dans le bateau et constate que des entrées d’eau ont apporté beaucoup d’humidité : les vêtements non emballés et certains murs sont un peu moisis et présentent de belles coulées de rouille, mais rien de bien grave ! Un bon coup de nettoyage (et une bonne suée dans le bateau où il fait près de 35°) et tout rentre dans l’ordre. Une entrée d’eau dans le placard de la cuisine a pourri un casier d’ustensiles : les casse-noix semblent être repêchés d’une vieille épave ! Globalement le bateau a bien supporté ces longs mois d’hivernage dans cette contrée tropicale. Nous restons quelques jours dans la mangrove, au calme, pour gréer le bateau. Thierry doit grimper aux mâts à plusieurs reprises.
Sauvetage du bateau-atelier de Dominique
Le mercredi un bon coup de vent durant la nuit démantibule le vieux bateau-atelier de Dominique le soudeur. Au matin tous les amis solidaires viennent donner un coup de main pour repêcher les outils tombés à l’eau dans la mangrove. Thierry est très utile avec l’annexe pour transporter des machines au quai, mais avec le vent il craint se retourner !
Retour au mouillage dans la baie
Le mercredi nous sortons le bateau de la mangrove avec l’aide de Philippe qui connaît la passe de sortie. La mangrove ne dépasse pas 2,30m de profondeur et avec nos 2,20m de tirant d’eau nous ne voulons pas nous échouer. Au moment de partir Thierry constate que le guindeau ne fonctionne plus. Il lui faudra plusieurs jours pour le remettre en état en cherchant auprès des potes les pièces à changer. Les jours passent et il n’est toujours pas opérationnel… et nous devons être le 19 octobre à Pointe-à-Pitre pour accueillir notre ami Stéphane…
On retrouve les amis avec plaisir
En revenant à Tyrel Bay nous avons un peu l’impression de revenir à la maison. Nous retrouvons les habitués des lieux : Laurent et Laure qui viennent d’avoir une petite fille, Paul le shipshandler irlandais, Sandrine et Marco qui y construisent une maison, Romain et Aurore qui nous confectionne un taud de récupération d’eau de pluie et des sacs à cordages, Marcus et Cathy avec leurs jeunes enfants multilingues (espagnol par maman, allemand par papa, français par un papy, anglais pour l’école : à 3 et 5 ans c’est pas mal !), Muriel et Patrick du club de plongée (rencontrés à El Hierro aux Canaries), et d’autres encore ! Malheureusement on n’a pas le temps de s’attarder en apéros car il nous faut absolument partir pour la Guadeloupe.
Le mercredi une petite fête réunit tous les enfants du lieu pour fêter les 3 ans de la fille de Marcus et Cathy. Nous sommes toujours admiratifs de ces familles qui choisissent de vivre en bateau avec leurs enfants ; tous ceux qu’on a rencontrés sont très éveillés, curieux, hardis, débrouillards, joyeux, en pleine santé et « bien élevés ».
Nous partons enfin le jeudi 17 octobre pour la Guadeloupe
Le jeudi le guindeau est enfin en état de marche et nous pouvons lever l’ancre pour rejoindre la Guadeloupe. Nous avons 130 milles à faire et cela devrait nous prendre un peu moins de deux jours. Nous serons au rendez-vous avec Stéphane qui arrive le samedi soir. Manque de chance le vent fait défaut ou nous l’avons dans le nez de sorte que nous faisons la quasi-totalité du trajet au moteur ! Après avoir cuit sur le pont le jeudi, le vendredi nous apporte beaucoup de pluie. Nous en profitons pour nous doucher sur le pont et nous devons protéger notre pilote : un ciré fait l’affaire. Nous jetons l’ancre devant la marina de Pointe-à-Pitre en début de matinée samedi : ouf, arrivés à temps ! Le temps d’une sieste et d’un bon rangement du bateau et nous sommes prêts à accueillir Stéphane à bord.
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Date de dernière mise à jour : 10/11/2019
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