2 mois de chantier à Aruba

C'est parti pour des travaux d'entretien

 Thierry a anticipé les travaux à faire et nous avions rapporté en Bretagne le pataras à recouper ainsi que diverses pièces et machines outil à réparer.  Durant tout l'été il a préparé tout le matériel nécessaire. Beaucoup d'achats sont faits sur le site AliExpress où les prix sont vraiment très attractifs. Nous rapportons à Aruba trois gros sacs de 23 kilos de matériel ! Heureusement nous n'avons pas été contrôlés à l'arrivée à l'aéroport (mais nous avions toutes les factures avec la mention "boat in transit" pour éviter de payer des taxes locales).

Nous imaginons passer un bon mois à bricoler sur le bateau. Cela fait 5 ans qu'il n'a pas été sorti de l'eau et il a besoin de soins. Il faut poncer la coque pour remettre de l'antifouling car il a disparu avec le temps. Il faut aussi sortir l'arbre d'hélice pour changer le presse-étoupe et le pallier de roulement. Le safran a pris l'eau et il faut lui refaire quelques couches de tissu/résine. Notre sondeur doit être changé ainsi que la barre hydraulique.
Thierry a aussi prévu de refaire un beau tableau électrique tout neuf.
Le temps passe et la liste des travaux s'allonge !

Voir la page "travaux à Aruba hiver 2022-23".

Je teste le système médical

Après un gros rhume attrapé à l'aéroport glacial d'Amsterdam, j'enchaîne avec une infection urinaire. Super pratique de devoir courir sans cesse au bout du chantier pour aller aux toilettes (étant à sec, les toilettes du bateau ne peuvent pas être utilisées).  Malgré des huiles essentielles, puis la prise d'un antibiotique en stock dans notre pharmacie,  la situation ne s'améliore pas. Heureusement nous avons fait la connaissance de Stéphane et Sophie qui habitent ici depuis 15 ans. Ils me conseillent d'aller aux urgences à St-Nicolas. A Aruba les médecins sont payés en fonction du nombre de leurs clients qui, eux, ne payent pas les soins. Nos voisins américains me prêtent leur voiture de location pour aller aux urgences. L'hôpital est très récent et les urgences quasi désertes. Une heure après je ressors avec une ordonnance d'antibiotiques pour une semaine qui vont enfin régler le problème.
Pendant ce temps je souffre aussi quelques jours d'une rage de dents qui se calme... mais un abcès se forme ! Je ressors mes huiles essentielles mais ça ne suffit pas et je me décide à demander à Stéphane où consulter un dentiste. Il a alors la gentillesse de m'y m'accompagner. Ici l'accueil des cabinets dentaires ressemble à des réceptions d'hôtels de luxe ! Le cabinet trouvé est à l'autre bout de la ville et le dentiste colombien ne parle que le papamiento : c'est une des langues officielles d'Aruba qui mixe de l'anglais, de l'espagnol, du créole, du hollandais... et peut-être encore d'autres langues ! Heureusement Stéphane est là pour servir de traducteur. Je repars avec une nouvelle série d'antibiotiques et 3 rendez-vous pour dévitaliser la dent. Cela nous oblige à rester à Aruba au moins jusqu'au 11 janvier... Du coup Thierry entreprend d'autres travaux.
Anecdote amusante. L'atterrisage à Amsterdam a été très douloureux pour mes oreilles et depuis des semaines elles restent obstinément bouchées. Après que le dentiste ait percé la racine de ma molaire je constate que mes oreilles sont miraculeusement débouchées ! Un autre problème réglé.

C'est la première fois depuis qu'on navigue que j'ai des - petits - soucis de santé et je constate qu'on se sent un peu perdu quand ça arrive à l'étranger et sans voiture. Un grand merci à Stéphane pour son aide !

Notre vie au chantier

 Le chantier est plutôt calme et peu de bateaux font l'objet de travaux. Les gars du chantier sont cool et Thierry se construit un bel établi avec ce qui traîne sur le chantier.
L'eau est disponible sans limitation. C'est de l'eau dessalinisée et reminéralisée excellente à boire. Avec la chaleur, le vent et le sable nous devons boire chacun 4 à 5 litres par jour. Boire l'eau du robinet nous évite d'acheter - et surtout de transporter ! - autant de packs d'eau !

Notre plus gros problème au chantier sont les moustiques et les mouches qui nous énervent surtout la nuit.

Le chantier est coincé entre la piste de l'aéroport et la lagune. Son inconvénient principal est son éloignement des commerces. Les courses sont difficiles à faire sans voiture. Il y a un supermarché à 20 minutes de marche... sous le soleil.  Notre solution est d'aller à Oranjestadt en annexe mais le supermarché du centre ville à proximité du quai est très mal achalandé. Nous en trouverons un autre très attractif : ???.

Question matériel pour bricoler, un ship est juste en face du chantier mais on n'y trouve pas tout. Thierry va souvent en annexe plus au sud pour faire des achats dans un autre ship. Lorsqu'il trouve une voiture il va dans les grandes surfaces de bricolage (Kooyman et Do-it).

Les fêtes de fin d'année 2022

 Le chantier ferme ses portes une quinzaine de jours en fin d'année et nous nous retrouvons seuls avec nos voisins américains, Tom et Carmen, qui décapent la coque de leur catamaran atteinte par l'osmose : deux mois de ponçage jour après jour !
Nous passons Noël sur le bateau. Je dégotte au fond de mon placard une dernière boîte de cuisses de canard confites et voilà notre festin de Noël !
Le soir du 31 nous partons en annexe vers Oranjestadt. Nous nous amarrons au ponton d'un restaurant flottant et nous longeons la plage vers la pizzeria recommandée par Stéphane. Cette sortie en ville nous change du chantier mais elle se révèle bien décevante : le cocktail est imbuvable et la pizza vraiment pas terrible ! Nous rentrons très tôt mais je reste dans le cockpit. Déjà la veille de nombreux feux d'artifice étaient tirés de partout. Mais pour ce dernier soir, dès la nuit ça crépite de tous côtés. Cela monte crescendo toute la soirée et se finit en apothéose ! Durant une heure le ciel autour de nous sur 180° est couvert de feux d'artifices. Jamais je n'ai vu une telle débauche de feux colorés dans le ciel ! Stéphane me dira par la suite que d'habitude il y en a deux fois plus... mais la crise est passée par là et les prix ont flambé, limitant les achats.

Rares moments de détente

 Notre annexe étant à l'eau nous profitons de journées calmes pour sortir de la lagune et aller nous baigner. Devant l'hôtel Los Flamingos nous pouvons tous deux nager sur une épave de bateau peu profonde. Thierry va plonger avec bouteille sur une épave d'avion par 20 mètres de fond. Autour de l'île ce sont surtout des fonds de sable qui donnent cette belle couleur bleue à la mer mais qui manquent d'attrait pour la baignade.

Quelques rares bateaux français s'aventurent jusqu'ici le temps d'un carénage, mais étant généralement pressés, les relations se limitent à quelques échanges autour de la coque. Vers la fin de notre chantier nous abordons un voilier français au mouillage et sympathisons avec David et Géraldine qui viennent de Martinique par le même chemin que nous. Nous passons quelques soirées ensemble et c'est agréable d'avoir enfin quelques relations sociales ! 

Derniers travaux

 La date de mise à l'eau est enfin retenue : ce sera le mercredi 18 janvier. Presque deux mois de chantier ! Comme il nous reste quelques jours, Thierry se décide enfin à traiter le problème d'entrée d'eau dans notre cabinet de toilettes arrière. L'hiver dernier il avait déjà fait un patch de résine sur le banc du cockpit, mais il n'avait pas bien séché sous les pluies fréquentes en Martinique. Il élimine cette couche de résine et constate que le bois autour est pourri. Il creuse et creuse encore et il doit attaquer le hublot et le tableau de commande moteur. On se retrouve avec un gros trou béant ! Il faudra plusieurs jours pour reconstruire avec du bois rouge trouvé ici et là et en coulant beaucoup de résine. Heureusement la météo est exceptionnelle cette semaine-là et pas une goutte de pluie ne vient perturber ce gros chantier.
Entre deux coulées de résine,  Thierry passe des couches d'antifouling bleu sur la coque et commence à ranger le bateau...

Remise à l'eau

 Au matin du 18 janvier le chantier nous sort l'annexe de l'eau pour une couche de primaire et d'antifouling. Thierry n'aura plus besoin d'aller gratter la coque de l'annexe régulièrement. Comme il a changé le carburateur du moteur Yamaha qui passe de 15 à 20 chevaux, le canot trace sur l'eau maintenant.
La remise à l'eau est toujours stressante, d'autant que Thierry a enlevé l'arbre d'hélice et changé la barre hydraulique : pourvu que l'eau ne rentre pas, que l'arbre soit bien aligné avec le moteur et tourne sans bruit, et puis que la barre fonctionne bien ! Ouf, tout s'est bien passé et nous passons la nuit en sécurité dans la darse. Géraldine a l'excellente idée de nous inviter à dîner en pensant que nous sommes fatigués par cette journée ! 

C'est où ?

Date de dernière mise à jour : 18/02/2023