Miches

 Après avoir remonté toute la côte Est, nous sommes arrivés à l'entrée de l'immense baie de Samana durant la nuit. Au matin du 2 mars, après notre petit déjeuner avec les crêpes préparées par Thierry avant notre départ,  nous levons l'ancre pour aller dans l'anse suivante mieux abritée. Il nous faut encore nous frayer un chemin pour y parvenir une heure plus tard. Nous mouillons devant le village de Miches niché dans une belle végétation entre collines et mer. De belles montagnes boisées entourent le village au loin. L'endroit est vraiment très beau !
A notre arrivée la mer est d'un beau vert clair mais les eaux sont troubles et on ne voit pas le fond.
Dans la journée le vent forcit à 15 noeuds et la mer devient jaunâtre avec un bon clapot. Un haut fond à l'entrée de l'anse nous protège un peu des vagues.
Je m'affaire au rangement du bateau et nous prenons un repos bien mérité. Pas de militaires pour venir nous contrôler. Pas de militaire, pas de despacho !
Demain nous mettrons l'annexe à l'eau et irons visiter le village.

 Le lendemain de notre arrivée Thierry descend l'annexe du portique arrière pour aller à la découverte de ce gros bourg isolé au bout du monde. La houle rend difficile un atterrissage sur la plage. Un grand ponton au milieu du bourg nous permet d'accoster; un peu haut pour moi mais je parviens à m'y hisser sans trop de difficulté. Un gars vient nous voir et nous assure qu'on peut y laisser l'annexe en sécurité, même non cadenassée. Le bourg est animé avec toujours ce flux incessant de cyclomoteurs bruyants. De jolies fresques sont peintes ici et là sur les maisons. De nombreuses petites boutiques garantissent l'approvisionnement des habitants et contribuent à l'animation du bourg. L'agriculture est très présente ici et de nombreuses boutiques vendent légumes et fruits cultivés localement de manièretraditionnelle. Je fais le plein d'excellents produits frais pour moins de vingt euros. Par contre je ne trouve pas de viande. Nous dégottons du pain de mie aux céréales pour assurer nos tartines du matin. Nous voilà donc parés pour un bon moment.
Après les courses nous allons remonter la rivière qui a permis au village de s'installer. Nous passons la barre qui se forme à l'entrée sans difficultés car le matin le vent et la mer restent calmes. De nombreuses barques de pêche sont amarrées sur la rive.
Dans l'après-midi le vent se lève et la houle grossit, rendant le mouillage très inconfortable. La nuit est très agitée car la houle du large rentre dans la baie. La vaisselle du soir posée sur le bord de l'évier vole sur le plancher : une assiette et un saladier cassé. L'annexe cogne sans cesse dans la plage arrière faisant un bruit d'enfer. Bref, mauvaise nuit trop bercés par la houle !
Nous pensions rester là encore une journée, mais, au réveil nous décidons de lever l'ancre pour aller dans un endroit mieux protégé : la Baie de San Lorenzo à 35 milles de là. Le temps de mettre le bateau en état de navigation et nous voilà partis, l'annexe attachée à la plage arrière.