Santa Barbara de Samana
On met toutes les voiles
Le dimanche 12 mars nous quittons notre coin de paradis en direction de Santa Barbara, la ville sur la côte nord de la baie de Samana, à quinze milles de là. C'est le calme plat et la mer est lisse comme un lac. Thierry, pour la première fois de la saison, hisse les quatre voiles : génois, les deux grand-voile et la trinquette en prime. Une très légère brise de cinq noeuds souffle du NE et nous avançons au près à 2 noeuds, voire 2,5 noeuds dans les "rafales". Une fois les voiles bien réglées le pilote devient inutile, le bateau garde son cap. Bref, une balade plus que tranquille !
A l'arrivée nous débordons un haut fond qui barre l'entrée de l'anse. Un bateau est à l'approche et, souhaitant arriver au mouillage avant nous, passe moteur à fond entre nous et le haut fond... des anglais... Nous sommes toujours dépités par ce genre de comportement !
La baie de Santa Barbara est délimitée par une petite île raccordée à la terre par un grand pont, construit par l'hôtel pour permettre à ses clients d'aller à la plage sur l'île !? Les places ici sont chères et, avec le vent qui s'est levé, nous nous y reprenons à deux fois pour mouiller sans gêner personne.
Notre voisin est un bateau belge et nous avons très vite la visite de son capitaine ; c'est lui qui nous avait si gentiment accueillis à Curaçao en mai dernier et emmenés voir le chantier où nous voulions poser le bateau... chantier qui nous a renvoyé vers Aruba.
1ère virée en ville et visite de notre "routeur" local
Le lundi matin nous allons en expédition en ville à la recherche d'un mercado pour refaire le plein de frais car nous avons un invité le soir. Malheureusement nous ne trouvons ni viande ni poisson pour préparer un bon repas.
La ville, très animée, est bruyante avec ses hordes de motos pétaradantes. Après notre long séjour loin de tout c'est très fatigant. Nous revenons des courses en moto-taxi : une remorque permet d'accueillir quatre personnes.
Nous allons déjeuner dans un restaurant - chose rare ces dernières années - pour bénéficier de wifi et sauvegarder nos photos. Le repas est bon, l'accueil et le cadre sympathiques, mais ça rame trop pour charger l'énorme stock de photos prises à San Lorenzo.
Ce soir nous recevons à bord Philippe, ce marin français rencontré à Salinas qui nous indique les mouillages au fur et à mesure de notre périple. Sans lui nous serions passés à côté d'endroits superbes. De plus il nous avertit des dangers car les cartes ne sont pas fiables. Je voulais le recevoir avec un bon petit plat mais nous devons nous contenter de pâtes à la sauce tomate maison. Nous passons une bonne soirée et Philippe nous montre les points d'escales de la côte nord.
Opération approvisionnement du bateau
Notre retour en ville est surtout motivé par la nécessité de refaire un approvisionnement complet : produits frais, gasoil, essence, eau minérale, eau pour le tank, giga octets d'internet... et pesos pour payer tout ça !
Ici les marchands de légumes ne manquent pas. Par contre, il nous faut un peu de temps pour trouver LE boucher qui vend... des escalopes de poulet, des côtes de porc et des saucisses. Bon... on se contentera de ça et je remplis le freezer.
Nous repérons une pompe à essence et gasoil sur le quai des bateaux de touristes. Comme d'habitude Thierry bidonne le gasoil.
Chez Altice nous galérons une nouvelle fois à renouveler notre achat de 15 gO pour 1000 pesos (16€)... ce contrat ne doit pas être avantageux pour eux car il faut insister lourdement pour qu'ils le "découvrent" dans leur catalogue !
Grâce à Philippe et ses contacts, Thierry va solliciter le petit chantier naval face à nous. Nous cherchons en vain de l'acétone pour notre futur chantier, car ce produit est interdit à Aruba. Les "ferreterias" ici n'en vendent pas non plus. Le gars en commande quinze litres pour nous ! Sauvés. Nous lui demanderons s'il peut nous vendre de l'eau pour notre tank.
Le plein d'eau minérale est fait dans une petite épicerie non loin du quai. En République Dominicaine l'eau minérale est vendue dans des gros bidons de vingt litres consignés. Nous emportons nos bouteilles de cinq litres et un entonnoir pour les remplir sur place. Le gars nous les livre au pied de l'annexe.
Chasse aux baleines
D'après Philippe et notre voisin belge, l'entrée de la baie de Samana est un lieu de passage de nombreuses baleines. Des bateaux emmènent les touristes à une dizaine de milles pour les voir.
Un matin par temps très calme nous levons l'ancre de bonne heure en espérant nous régaler du spectacle de ces animaux. Nous tournons toute la matinée mais n'apercevons qu'un ou deux dos à bonne distance. Une baleine fait un saut hors de l'eau... tout près d'un bateau de touriste à quelque distance de nous. Nous rentrons très déçus... peut-être aurons-nous plus de chance quand nous remonterons vers le nord pour la suite de notre parcours...
On se décide à faire notre despacho
Quelques jours après notre arrivée, bien que personne ne soit venu nous contrôler, nous décidons d'aller faire nos papiers. Nous passons d'abord au chantier dans l'espoir que notre acétone soit arrivée. Alfredo, le patron, est justement en discussion avec le capitaine de l'armada qui s'étonne de ne pas nous avoir enregistré...
Nous passons d'abord à l'immigration pour faire prolonger notre séjour de 30 jours épuisés. Le gars contrôle notre document d'arrivée et nous dit que tout est ok... Nous allons ensuite au bureau du port faire notre despacho. Ils ne comprennent pas comment on a mis trois semaines pour venir de Cumayasa ! Le capitaine arrive et ils appellent Alfredo pour avoir des explications. Ça dure un bon moment mais tous sont très souriants avec nous. Pour finir nous repartons sans despacho d'entrée... avec la consigne de passer les voir à notre départ. Visiblement les formalités varient d'un poste à l'autre. Pas de quoi se mettre en quatre pour aller faire des despacho à chaque mouvement !
Les jours passent
Les jours passent et nous sommes toujours plantés devant Santa Barbara... Un coup de vent est annoncé et nous attendons une météo favorable pour contourner la pointe nord-est et poursuivre sur la côte nord.
Pas de nouvelles non plus de notre commande d'acétone... Mais heureusement nous en trouvons chez le "chinois" !
La veille de notre départ nous affrontons les autorités pour notre despacho. Impossible de l'obtenir pour un départ le lendemain matin ! Ils ne comprennent rien à la navigation à voile... Pour finir nous leur disons que nous partons tout de suite et ils nous délivrent le précieux despacho. Bien entendu, nous n'avons aucune intention de partir avant le lendemain.
Nous faisons un dernier plein de fruits et légumes au marché et Thierry va chercher de l'eau douce au chantier. Nous avons consommé 160 litres en 25 jours ! Qui dit mieux ?
Photos
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C'est où ?
Date de dernière mise à jour : 16/04/2023
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