Escale à Salinas

Enfin un peu de repos !

 Notre première journée au mouillage (lundi 6 février 2023) est consacrée aux formalités qui prennent une tournure très particulière avec une expédition vers les bureaux à trois sur le scooter de l'officier de l'immigration. Voir la page Atterrissage à Salinas

Quelques voiliers sont ancrés dans l'anse et nous abordons un bateau sous pavillon belge. C'est un mexicain qui nous conseille de venir ancrer là pour éviter des vols. Nous décidons de changer de place le lendemain matin. Pour la nuit Thierry sécurise l'annexe avec sa grosse chaîne.

Ici le vent souffle entre 15 et 20 noeuds dans la journée de 10h à 18h. Nous profitons d'une soirée calme et nous régalons de grosses crevettes (non flambées) à l'anisette. J'improvise une sauce avec des morceaux de papaye revenus dans l'anisette et liée de crème fraîche qui s'avère délicieuse avec le riz. La vie de bosco m'amène à améliorer mes talents de cuisinière en sortant des recettes pour utiliser les produits locaux et ce qu'il reste dans le frigo ! Bref, nous nous régalons et ça requinque l'équipage.

Au matin nous profitons du calme pour une bonne baignade. J'ai une grosse lessive à faire. Je deviens experte pour utiliser juste cinq litres d'eau douce au rinçage pour une grosse bassine de linge ! Puiser des seaux d'eau de mer est un excellent exercice de musculation. Pour le séchage,  avec ce vent et le soleil, c'est vite fait... mais attention à bien épingler.

20230207 112342


Après ce bref intermède calme les problèmes commencent. Notre fils Youenn (25 ans) est muté d'office dans le Sud-ouest et a une décision importante à prendre : partir ou se faire licencier ? Sans internet nous ne pouvons lui apporter aucune aide et c'est très frustrant. Heureusement on trouve en notre ami  Michel un providentiel relais pour pallier notre absence ! Notre priorité est donc de trouver une carte téléphonique locale avec internet. Notre forfait Digicel de Martinique ne fonctionne pas en République Dominicaine. 

Guindeau hors service

 Dans la matinée nous tentons de lever l'ancre pour nous replier dans l'anse, peut-être plus abritée du vent. Mais le guindeau refuse de remonter la chaîne ! Thierry fait plusieurs tentatives en vérifiant le circuit électrique mais rien n'y fait. Il se décide à démonter le moteur qui s'avère rouillé, plein de vase et en très piteux état. Quatre jours dans les vagues l'ont achevé ! Thierry démonte, dérouille, nettoie, recolle, repeint et le guindeau reprend vie, mais va-t-il remarcher ? Suspence, il faut attendre que la colle sèche... Entre-temps le baromètre a chuté et le vent redouble. On a 50 mètres de chaîne par 3,5m de fond, ça devrait supporter le coup de vent.
Et le miracle s'est produit : Thierry a ressuscité le guindeau qui fonctionne du feu de Dieu maintenant ! 

En images le sauvetage du guindeau.

On va mouiller devant le bourg

 Avant que le vent forcisse, nous levons l'ancre pour nous rapprocher du village. Le guindeau remonte nos 50 mètres de chaîne sans se faire prier; le bonheur. Le chenal d'accès à l'anse est balisé et, cerise sur le gâteau, notre sondeur nous confirme les fonds annoncés sur la carte. Ça faisait très longtemps qu'on ne comptait plus sur lui. Malheureusement l'anse n'est pas abritée du vent et dès 10h ça souffle à 20 noeuds.
Thierry veut plonger vérifier l'ancre mais ses deux masques ont disparu : envolés... ou volés !? Probablement volés par les militaires car Thierry s'en est servi juste avant leur passage et il ne les retrouve pas sous le bateau.
En allant au village nous abordons notre voisin sur Merlin et l'invitons à prendre l'apéro en soirée. 

Objectif : obtenir de l'internet

 Au village, notre premier soucis est d'acheter une carte de téléphone locale avec internet. Aucune boutique ne peut nous en vendre car il faudrait un téléphone local !? Impossible de comprendre le problème. Nous allons demander de l'aide au mexicain qui nous emmène dans une boutique qui vend des cartes sim. Ensuite nous allons au kiosque qui vend l'internet ; pour 20 euros on a internet illimité durant un mois (mais 3 jours plus tard on découvrira que les 15 GO sont déjà épuisés). Malheureusement, de retour au bateau rien ne fonctionne malgré nos efforts.

Nous passons une agréable soirée avec Seb. C'est un jeune allemand qui parle parfaitement français et espagnol. Il est là depuis deux mois. Nous lui demandons s'il peut nous aider à résoudre notre problème internet. Le lendemain matin nous retournons ensemble au kiosque. La nana est de très mauvaise foi et refuse de faire quoi que ce soit. Le ton monte avec Seb mais rien n'y fait. Nous retournons voir le gars des cartes sim. Après une grande heure de recherche et d'appel au service client notre internet est enfin opérationnel ! Sans l'aide de Seb nous n'y serions jamais arrivés. Malheureusement dans les manipulations des téléphones quelqu'un a dû enclencher les données mobiles sur ma carte Buygues... et ça me coûte 60 euros de dépassement en quelques minutes : c'est du racket !!! 

Découverte de Salinas

 Durant notre quête d'internet nous prenons la température des lieux. Beaucoup de très petits commerces apportent une activité importante pour ce petit bourg. Il y a beaucoup de monde dans les rues. La plupart des gens circulent à deux, voire trois sur des mobs très bruyantes. Tous les commerces font de la livraison à domicile et c'est un ballet incessant de livreurs. L'ambiance est décontractée et visiblement les gens ici ne se prennent pas la tête.
Seb nous fait goûter une sorte de sandwich local excellent puis nous partons marcher ensemble dans la saline. L'eau de certains bassins est d'un très beau rose. Les montagnes en arrière plan font un superbe décor à cet espace naturel bien pourvu en oiseaux. Chemin faisant nous aboutissons sur la plage de sable noir de l'autre côté de l'anse et sommes surpris de constater qu'ici il n'y a pas vent.
Les 100 dollars échangés à notre arrivée sont déjà épuisés. Le gars de la boutique où nous avons acheté les cartes sim nous fait crédit pour les bières bues...
Seb et Thierry vont en annexe à la base navale distante de quelques kilomètres, mais l'unique distributeur local est vide... il nous faudra aller à Bani, la ville à 25 km de là. 

Virée à Bani

 Le lendemain vendredi nous prenons le bus pour Bani avec Seb. Il est confortable et pas cher : seulement un euro environ. Ici pas d'arrêt de bus, il suffit de se manifester et le bus s'arrête. Une fois sortis de la pointe des Salines le paysage change totalement. Les dunes de sable un peu désertiques font place à une plaine agricole avec de grands vergers. Nous repérons des bananiers et des manguiers, mais nos connaissances en botanique sont limitées ! Le bus traverse quelques bourgs très animés avec plein de petits commerces. Les maisons sont très colorées et souvent cossues mais toutes les ouvertures sont fermées par des grilles : ici tout le monde vit en cage, pas étonnant qu'ils préfèrent se balader dans les rues...

A Bani nous cherchons le bon distributeur. Quasiment tous nous taxent 300 pesos par retrait ! Seb, notre guide miraculeux, nous pilote vers une banque qui ne prend pas cette commission. Nous voilà avec un stock de pesos locaux : pour un euro on a 50 pesos !

Seb nous emmène manger d'excellents beignets puis nous découvrons le marché aux légumes. Après ces deux mois passés à Aruba où les légumes sont une durée rare, pas terrible et chère, la profusion et la qualité des étals du marché me ravissent. J'aurais bien tout acheté mais il faut porter le sac alors je me limite aux produits indispensables : superbes tomates bien rouges, concombre, persil, chou, betterave, salade et ananas. Les prix ne sont pas affichés et je laisse Thierry payer, mais ça me semble très raisonnable.

20230210 115943


Ensuite Seb nous amène dans un immense supermarché à l'occidentale qui me surprend lui aussi par la variété des produits.
Le centre ville est hyper bruyant avec une circulation très dense et toutes ces mobs sans pot d'échappement. Nous ne sommes habitués ni à la foule ni au bruit et toute cette agitation nous épuise ! Mais la découverte de cette ville non touristique nous donne un premier aperçu de la vie en République Dominicaine. 

Bricolage sur le bateau

 Les jours suivants nous restons au bateau. Le vent souffle fort et rend la baignade impossible. Thierry reprend son tableau électrique pour éliminer le shunt installé en navigation.
Une fenêtre météo s'ouvre lundi pour poursuivre notre route le long de la côte sud. Avec un vent dominant d'Est soufflant la plupart du temps à 15-20 noeuds, longer la côte d'Ouest en Est n'est pas chose facile.

C'est où ?

Map salinas 1

Date de dernière mise à jour : 19/03/2023