Coup de vent sur le rio Guadiana

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De Olhao à Ayamonte

Dimanche 11 janvier les marées sont idéales pour aller vers le rio Guadiana. La marée descend le matin, nous permettant de quitter Olhao avec le courant et assez de fonds pour ne pas risquer  de nous ensabler. Cela nous laisse le temps d'arriver au rio Guadiana après la mi marée montante et avant la nuit. Une fois de plus le vent fait défaut et nous naviguons au moteur. Décidément nous avons peu l'occasion de progresser dans l'art de la navigation à voile ! Nous optons pour la marina d'Ayamonte côté espagnol car celle de Vila Real est difficile d'accès. Dans l'Imray (pilote côtier) ils disent que les manoeuvres y sont "moins traumatisantes" à l'étale... Ils affirment aussi que la marina d'Ayamonte est draguée à 3 mètres. A notre arrivée la marina est quasiment déserte mais nous ne nous méfions pas, trop heureux dans l'instant d'avoir une manoeuvre de port facile à faire ! 

Ayamonte : une jolie ville espagnole mais un port ensablé

La marina d'Ayamonte est ensablée !
Le lendemain matin nous découvrons qu'il y a seulement 1,50 m d'eau à marée basse ! Trop tard pour quitter la marina. Par chance c'est de la vase liquide et le bateau se pose et s'enlise sans problème. Nous comprenons alors pourquoi la marina est déserte. Moralité : toujours se méfier lorsqu'il y a quelque chose d'inhabituel. Nous apprendrons par la suite qu'elle n'a jamais été draguée à 3 mètres, c'est un mensonge éhonté pour y attirer les bateaux !!! S'ils étaient de bonne foi, Ils auraient mis des témoins de niveau d'eau sur les pontons et une pancarte à l'entrée pour signaler le problème.
Le pire est que l'entrée du port est divisée par une seconde balise verte. Si l'idée vous prend de passer du mauvais côté il n'y a même pas un mètre d'eau !

La marina désertée d'Ayamonte

Ayamonte : une jolie ville espagnole
Nous restons à la marina jusqu'au mardi. Ayamonté est une jolie ville avec ses ruelles animées et ses nombreux cafés qui proposent tous des tapas à un coût très raisonnable. Deux belles places attirent le monde. Des bancs carrelés magnifiques accueillent les groupes qui restent là à bavarder bruyamment.  L'ambiance ici est très différente du Portugal. Les gens parlent très fort et trainent dans les rues le soir. Toutes les fenêtres des maisons sont grillagées : il doit y avoir plein de voleurs ici pour qu'ils en aient si peur !!! Les entrées des maisons sont également remarquables : une porte extérieure en bois bien épais, avec parfois un judas comme dans les prisons, protège une minuscule entrée carrelée avec une seconde porte généralement en fer forgé.

la grande place d'Ayamonte
Une petite place à Ayamonte
Banc à Ayamonte

Remontée du rio Guadiana

Il paraît que le rio Guadiana est un endroit magnifique, un "petit paradis" et nous avons hâte de remonter ce fleuve.
Mardi après-midi, lorsque la marée monte et libère enfin le bateau, nous parvenons à sortir de la marina pour remonter le rio Guadiana. Après Ayamonté un pont enjambe le fleuve. Il est annoncé pour 18 métrés de tirant d'air, mais pour quelle marée ? Nous sommes maintenant sceptiques quant aux dires de l'Imray sur le coin.... Youenn monte en haut du mât pour s'assurer que ça passe sans problème. C'est notre premier pont et c'est stressant car du bas on a vraiment l'impression qu'on va le percuter ! Youenn a pris une vidéo en passant sous le pont : cliquez ici pour la voir.

Passage sous le pont du Guadiana


Le début du fleuve n'est pas vraiment un paradis : des barres d'immeubles sans attrait poussent ici et là à proximité du côté espagnol. Plus loin, le fleuve traverse des collines qui deviennent désertes. Nous nous attendions à voir beaucoup d'oiseaux mais ce n'est pas le cas. A la nuit tombée nous atteignons Foz de Odeleite, un petit village qui offre un ponton aux bateaux de passage. A notre arrivée un français vient nous aider à nous amarrer. C'est Michel qui vit là depuis quelques années au bord du fleuve et entretient bénévolement le ponton. Il rénove des bateaux mais ne navigue plus. Le ponton n'a ni eau ni électricité, mais il est gratuit et solide.

Le ponton de Foaz de Odeleite

Visite de Odeleite

Le lendemain nous restons là pour nous promener : ça fait un bail qu'on n'a pas marché dans la nature. Nous marchons jusque Odeleite. C'est un petit bourg perdu à flanc de colline. Là nous découvrons une grande maison avec une terrasse de café accueillante et une jeune femme nous invite à entrer car c'est un musée. Elle parle un français parfait et nous raconte l'histoire de cette maison d'où s'organisait tout le commerce de la région. Nous nous attablons et  bavardons longuement avec elle. Elle a fait ses études à Sciences Po à Aix en Provence.

Le musée à Odeleite

En rentrant nous découvrons un mur d'escalade au milieu de nulle part ?!... Nous nous premettons d'y amener Youenn.

Mur d'escalade à Odeleite

Le soir nous dinons au restau à Foz en compagnie de Michel et de sa femme Brigitte : soirée agréable et addition toute douce.

Remontée jusque Alcoutim
Le lendemain nous remontons jusque Alcoutim. Le fleuve est large et traverse des collines verdoyantes avec des vergers d'oliviers et d'orangers qui croulent sous les oranges mûres à point à cette saison. Seuls quelques hameaux et maisons isolées bordent le fleuve.

Maison isolée dans les collines sur les bords du Guadiana

Nous nous amarrons au ponton devant Alcoutim. Le temps est gris et la ville nous semble tristounette. Les commerçants sont peu aimables. Le soir nous allons de l'autre côté mais le petit bourg espagnol de Sanlucar est tout endormi. Bref, pas emballés du tout par l'endroit. De plus le ponton est payant : 10 euros pour des toilettes sans eau chaude... Déçus, nous ne nous éternisons pas et repartons le lendemain pour Foz car Youenn a envie d'aller grimper sur le mur d'escalade.

Sanlucar

Sanlucar vu d'Alcoutim

Retour à Foz de Odeleite
A Foz nous retrouvons Michel avec qui nous avons bien sympathisé : c'est une personne comme nous les apprécions, simple, intelligent, ouvert, toujours prêt à rendre service. Brigitte est plus discrète ; elle écrit des livres. Il accueille les marins et veille sur les bateaux. Michel est très outillé et peut aider à faire des réparations. Si vous remontez le Guadiana, faites halte à Foz et passez leur notre bonjour !
Thierry et Youenn partent faire de l'escalade. Le mur est dans un mini parc de loisirs perdu dans les collines : il n'y a qu'un chemin pour y accéder... Visiblement des subventions européennes bien employées... Le soir nous dinons à nouveau au restaurant de Foz; le gérant est un petit monsieur bien sympathique qui aime plaisanter.

Retour et coup de vent sur Ayamonte

Déçus par le Guadiana nous décidons de poursuivre le voyage. Nous redescendons à l'embouchure pour être prêts à sortir en mer. Nous mouillons devant Ayamonte près du quai des bateaux de pêche.

Coup de vent sur Ayamonte
Vers 3 heures du matin l'alarme nous réveille : nous avons dérapé (merci anchor sur l'Ipad...). Il pleut et un violent coup de vent lève une houle importante même sur le fleuve. Le bateau dérive vers le milieu du fleuve et impossible de l'ancrer à nouveau. Thierry décide d'aller se mettre à l'abri plus en amont. Nous voilà tous les deux sous la pluie dans le noir et les rafales à remonter le fleuve. Nous nous faisons un bon coup de stress en passant sous le pont car la marée est haute et, avec les vagues, nous craignons de ne plus passer... De nuit c'est encore plus impressionnant. Plus haut le mouillage est aussi exposé et nous décidons de remonter jusque Foz pour nous mettre en sécurité. La remontée du fleuve du nuit puis la manoeuvre d'appontage ne sont pas faciles mais nous y arrivons... Trempés... Vers 7 heures du matin. Quelle nuit !
Moralité : même au mouillage, toujours regarder la météo. Il est vrai que nos ordinateurs nous lâchent les uns après les autres et que sans wifi c'est difficile.

Réfugiés à Foz de Odeleite pour quelques jours

La météo annonce 2 avis de grand frais pour ce jour puis pour jeudi. Même au ponton, la houle remue beaucoup le bateau (voir la vidéo).

Nous décidons de rester là et de louer une voiture pour faire du tourisme et aller visiter Séville (voir en page 2). Malheureusement le temps gris et froid (relatif tout de même) ne met pas en valeur ces lieux qui appellent le soleil.
Amarrés au ponton nous attirons un passager clandestin. Un matin je trouve des crottes de rat sur la table. Nous achetons vite un piège et la plaçons pour la nuit afin de mettre fin à cette cohabitation indésirable. Au matin s'en était fini pour le joli rat gris et blanc. Souhaitons qu'il n'ait pas grignoté quelque câble...

la montagne près du Guadiana

Nous empruntons une jolie route de montagne pour aller visiter Tavira.

Tavira

Nous poussons jusque Ila Cristina, côté espagnol, où nous envisageons d'aller passer une nuit à la marina mais la ville désertée par les touristes et la marina vide sont vraiment sinistres : nous ne ferons pas halte à cet endroit.

Nous visitons Castro Marim, ville historique avec deux châteaux et entourée de marais salants.

Castro Marim

Vila Real : palme de la ville la plus désagréable !
A notre arrivée nous avons tenté une approche en annexe mais à peine posé le pied sur le ponton, nous nous sommes fait jeter !
La ville est vraiment sinistre avec ses rues au carré et ses immeubles sans charme : on dirait Lorient en plus moche ! La rue commerçante propose une succession de boutiques de linge de maison. Des travaux condamnent 2 rues du centre et la circulation y est très difficile avec des sens interdits partout : pas une rue à double sens ! Je m'y rends à la recherche d'une laverie. Je tourne en vain et finis par m'arrêter pour demander aux commerçants. Le temps de trouver quelqu'un qui parle français et de regarder un étalage les flics avaient posé un sabot sur ma voiture, garée par inadvertance sur l'emplacement des taxis. Je leur explique l'affaire mais rien n'y fait, j'ai une amende de 30 euros... Plus 30 euros pour défaut de papier car je suis partie sans mon permis. Quel accueil !

Seville : une belle ville à la hauteur de sa réputation

Mercredi nous allons visiter Séville. cette ville nous charme beaucoup avec ses ruelles aux maisons colorées. De grands parcs et une promenade le long du Guadalquivir doivent être bien agréables en été. Thierry craque pour les bâtiments qui accueillirent l'exposition universelle.

Date de dernière mise à jour : 08/10/2018