Galère en Galice

Atterrissage à Baiona

Nous arrivons à Baiona, au sud de la Galice, le 19 avril après 7 jours de mer en provenance de Porto Santa (Madère) (Voir la page De Madère à la galice). Nous passons quelques jours dans cette jolie ville, d’abord pour nous reposer, ensuite pour – encore et toujours – régler les problèmes d’entrée d’eau à l’avant.

marina vide de Baiona

La marina est quasiment déserte et nous sommes seuls sur l’un des pontons visiteurs : pas de soirées arrosées lors de cette escale ! De toute façon les journées sont bien occupées par la remise en ordre du bateau. Nous repérons tout de même dans les ruelles de la vielle ville un bar sympa avec une décoration très originale sur le thème de la couture.

bar à Baiona

 

 

 

Baiona est une ville agréable, au fond d’une vaste baie, protégée par une immense citadelle. La vie y est tranquille, seules quelques rues dans la vieille ville sont un peu animées avec de nombreux petits bars. Nous retrouvons ici et là les façades en bow-window blanches que nous avions déjà admirées à La Corogne. Avant de quitter la ville nous faisons en soirée un tour des remparts : la vue est superbe sur toute la baie (la Ria de Baiona).

Première étape à Ribeira

Le 23 avril nous quittons Baiona en fin de matinée par une belle journée ensoleillée avec une petite brise du nord (donc de face comme d’habitude...). Nous visons une petite île à l’entrée de la ria de Arousa où il nous espérons pouvoir jeter l’ancre pour la nuit. En chemin nous longeons les îles à l’entrée de la ria de Vigo : ces paysages rappellent la côte nord de la Bretagne, même lumière, même végétation et même rochers.  

C’est notre première navigation sans pilote : impossible de le faire redémarrer après qu’il ait pris l’eau lors de la traversée ! Finalement, après beaucoup de zigzag, nous parvenons à maintenir un cap. Mieux : nous constatons qu’une fois le bateau bien réglé au près, il file tout droit sans qu’on ait à toucher la barre, il suffit juste de rester vigilent et rectifier le cap de temps à autre. Plusieurs fois dans la journée nous tentons en vain de remettre le pilote en route. Nous galérons, face au vent et aux courants, pour nous rendre sur l’île de Salvora et nous l’atteignons vers 18 heures. Un petit ponton nous tend les bras et nous accostons. Malheureusement il n’y a pas assez de fond à marée basse pour qu’on y passe la nuit. La baie est trop petite pour y jeter l’ancre en sécurité. Nous partons vite fait faire quelques photos sur cette île magnifique : c’est une réserve naturelle et de nombreux oiseaux nichent ici et là.

Nous repartons vers le nord en direction de la marina de Ribeira où nous accostons à la tombée de la nuit. Alors que nous ne nous sommes pas annoncés, un mariniero nous aide à nous amarrer… et nous voilà contraints de nous enregistrer pour une courte nuit… Nous allons dîner dans un petit restaurant où l’accueil est particulièrement sympathique : après nous avoir offert un digestif, le patron nous rattrape dehors et nous donne une bouteille de liqueur de café faite par son père !

Passage dangereux

 

 

Dès le lendemain matin, nous reprenons notre route vers le nord. Il nous faut passer dans un étroit chenal entre les rochers pour sortir du Ria de Arousa par le nord. Les conditions sont bonnes mais il faut tout de même être très vigilent et mettre moteur et voile pour ne pas risquer de rester en panne dans ce goulet où la houle et les courants peuvent être violents. Nous mettons plus d’une heure pour sortir de ce passage difficile et c’est bien stressant ! Certains cailloux ne sont pas indiqués sur les cartes et un voilier a coulé la semaine précédente…  

Mouillage au pied du Cap Finisterre

La suite de la journée est agréable bien qu’au moteur avec le vent dans le nez. Dans l’après-midi un miracle se produit : le cadran de contrôle du pilote « tombe en marche » ! Hourra… Nous le bichonnons pour qu’il ne prenne plus l’eau : chatterton autour du boitier et cellophane tout autour. Pourvu qu’il tienne jusqu’à notre arrivée en Bretagne….

on soigne le pilote

Un miracle n’arrivant jamais seul nous pêchons deux maquereaux. Bon, ce n’est pas encore avec ça qu’on va rembourser le matériel de pêche, mais ça fait plaisir d’attraper enfin du poisson après tous ces milles parcourus avec un fil de traîne !...

on pêche 2 maquereaux

Nous arrivons dans la Ria de Corcubion, avec le cap Finisterre au nord. Le vent souffle Nord-Est à 20 nœuds. Nous jetons l’ancre au bout d’une grande plage, un peu abrités du vent par une petite pointe rocheuse. Le temps de déguster nos maquereaux nous dérapons…. De 900 mètres sans nous en apercevoir car l’alarme du logiciel Anchor qui veille au grain n’a pas été activée correctement ! Heureusement nous dérivons vers le large… Nous revenons nous ancrer cette fois plus près du bord et la nuit se poursuit sans autre incident.

Galère sur la "Costa de la Muerte"

Nous levons l’ancre avant le jour pour bénéficier du calme matinal. Le passage du célèbre cap Finisterre est relativement facile.

Cap Finnistere

Ensuite ça se gâte : chaque cap est une épreuve difficile à passer. Le vent et la houle de face, ainsi que de forts courants nous immobilisent quasiment malgré les voiles et le moteur ! Thierry prend l’option de raser les cailloux pour éviter la houle du large, mais il lui faut être très vigilent.

rase cailloux en Galice

 Il nous faut toute la journée pour faire seulement les 25 milles qui nous séparent de Camarinas que nous n’atteignons qu’en fin d’après-midi, épuisés. Cette partie de la côte s’appelle la « Costa de la Muerte » … c’est tout dire !

Pointe de Camarinas

Dernier saut de puce jusque La Corogne

Bien que le vent soit encore annoncé de Nord-Est de 20 nœuds, nous décidons de poursuivre, sous peine de rester bloqués à Camarinas une grande semaine. Nous quittons la marina de Camarinas à 5H30. La dernière étape est encore difficile et chaque passage de cap est une vraie galère. Thierry doit barrer pour négocier chaque vague, sinon nous faisons du sur place.

NordGgalice au petit matin

Une fois quitté la Costa de la Muerte la navigation est moins difficile. Nous arrivons le 26 avril à La Corogne en fin d’après-midi avec 20 nœuds de vent dans le port, néanmoins, notre manœuvre d’accostage est impeccable. Thierry a fait d’immenses progrès et nous ne craignons plus les manœuvres de port.

C'est où ?

Carte galice

Date de dernière mise à jour : 07/05/2016