Escale technique à Las Palmas
Une belle navigation
Le 14 décembre, nous quittons le sud de Fuerteventura pour Las Palmas, au nord de Gran Canaria. Thierry lève l’ancre vers 6 heures alors que nous dormons encore. Le passage du cap est délicat à cause des effets venturi et de forts courants. Thierry a la mauvaise idée de hisser la GV arrière juste avant ce passage… il perd son cap, le bateau fait un 360° et voilà le génois qui s’entortille : le bruit me réveille et je viens à la rescousse, même si je ne suis pas d’une grande utilité. Le soleil se lève et Thierry retourne au lit quand le cap est passé et que notre allure redevient tranquille, au près serré sous génois seul, mais à 5-6 nœuds tout de même. Nous repérons un voilier qui prend la même route que nous à 2-3 milles en arrière. Il va légèrement plus vite que nous et Thierry hisse la GV arrière pour reprendre du terrain. Le vent souffle à 20 nœuds et forme une bonne houle. L’arrivée à Las Palmas est sportive avec tous les cargos qui entrent et sortent du port. Maintenant nous n’affalons plus les voiles à des milles du port mais seulement à un demi, progrès ! Nous nous amarrons au ponton d’accueil en milieu d’après-midi… suivis une bonne heure après par notre voilier suiveur. La dernière « bonne » place libre du port est donc pour nous.
Nous faisons pour la première fois l’expérience d’un port avec des pendilles. Pour ceux qui ignorent ce que c’est, il s’agit de remplacer les catways par des chaînes. Même avec l’aide des marinieros sur leur zodiac la manœuvre d’appontage est difficile, mais tout se passe bien, nous voilà bien calés entre deux gros bateaux, le nez contre le quai.
Mais comment je descends moi ?... Youenn me fabrique illico presto une marche et me voilà sur le quai, accueillie par nos amis Fred et Pascale rencontrés à La Corogne. Les pauvres n’ont que des ennuis : panne de barre, panne de pilote, panne de moteur : les voilà coincés là pour un bon moment.
Autre retrouvaille surprenante : le bateau à côté de notre voisin est…. Malbork, le voilier polonais qui nous a emplâtré à Bénodet fin septembre (Cf. page "Bénodet : attention danger"). C’est suite à cet accident que nous avons failli brûler au milieu du Golfe de Gascogne (Cf. page "Golfe de Gascogne : traversée mouvementée")… Le capitaine nous donne l’accolade. J’essaye de lui expliquer notre mésaventure due à la casse de l’éolienne mais son anglais est trop rudimentaire pour qu’il me comprenne. Allez, sans rancune, prosit !
Encore des travaux !
Nous avons 4 jours pour faire des travaux sur le bateau. Thierry doit refaire la baille de mouillage pour que le fond arrive juste au-dessus du niveau de l’eau. Deux trous d’évacuation au fond permettront d’éliminer l’eau. La cabine de Youenn va enfin rester au sec !... Percer des trous dans la coque de 3 cm d’épaisseur n’est pas une mince affaire, surtout au-dessus de l’eau. Thierry est obligé de gonfler le kayak pour accéder à l’avant du bateau, impossible d’y glisser notre annexe qui aurait été beaucoup plus stable.
Quant à moi, je m’arme de patience pour réparer le lazy-bag qui lâche en plusieurs points. Deux jours à coudre point par point des sangles et des pièces : c’est tellement épais et dur qu’il faut pousser l’aiguille avec le « dé » et la tirer avec une pince.
Samedi 19 le vent tombe. Grand nettoyage du bateau pour accueillir Marion le soir… et départ le lendemain matin, cap au sud.
Une marina bruyante et mal protégée
Durant ces 4 jours le vent a continuellement soufflé fort du sud, de sorte que la houle rentre dans le port. Nos amis, au premier ponton, sont ballotés comme en navigation et Pascale a le mal de mer. Nous sommes sur le second ponton un peu plus abrité, mais les pendilles lâchent et les gros bateaux qui nous encadrent finissent par nous écraser : heureusement que notre coque est solide.
Après ces mois de calme en mer ou sur des îles peu peuplées, l’arrivée à Las Palmas est pénible. Que de bruit, que de monde, que d’agitation ! Nous revoilà dans une grosse ville bruyante. La 4 voies qui longe la marina et le va et vient des cargos font un bruit de fond important. Ajoutez à cela des ambulances qui font pin-pon et des policiers qui font hurler leurs sirènes et c’est la totale. D’autant qu’avec le vent les drisses claquent, les pontons et les bateaux craquent et cognent. Nous avons hâte de partir de là !
Le seul avantage de cette marina est la présence de shipchandlers bien achalandés et efficaces : un relais pour le guideau a été commandé en 3 jours.
Heureusement qu’il y a une grande plage juste à côté où nous pouvons nous baigner, c’est le seul côté « vacances » de l’endroit. Pour les Fêtes, les kayakistes ont sorti leur bonnet rouge de Noël.
Date de dernière mise à jour : 11/02/2016
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