La Gomera, l'île des belles rencontres
Une traversée un peu chaude
Nous quittons notre mouillage au nord de Los Cristianos, sur la côte Sud-Ouest de Tenerife, pour rejoindre San Sebastien à la Gomera. La mer est un lac et pas un souffle de vent ne vient y faire une ride. Thierry sort ses lignes et la traversée s’annonce des plus tranquille au moteur… Deux heures passent dans un calme profond seulement perturbé par le discret ron-ron du moteur quand, soudain, Thierry remarque des moutons sur la mer. En quelques secondes le vent monte à 30 nœuds ! Voilà, le couloir de vent Nord-Est s’établit aussi les jours de grand calme… Nous tentons de passer à la voile au près serré mais le vent s’établit entre 30 et 35 nœuds et forme de gros creux de deux à trois mètres. Nous devons mettre le moteur et la traversée se poursuit bien secoués par les vagues. L’une d’elle s’engouffre par la descente au moment où Thierry descend voir la carte et inonde le carré et les téléphones posés à l’abri sur la banquette… A un demi mille de la côte de la Gomera le vent tombe aussi soudainement qu’il est monté. Nous entrons donc sans problème dans la marina (mardi 7 mars).
Nous n’avons pas écouté les recommandations de Chicon d’aborder cette traversée plus au nord afin de prendre le vent au largue, tant pis pour nous ! Il est vrai qu’il est toujours difficile d’imaginer une telle violence de vent dans le couloir entre les îles alors que le temps est si calme aux alentours.
Retrouvailles à San Sebastien
Arrivés à San Sebastien, Antoine nous attend sur le ponton. C’est un du trio de marins de la Concha que nous avions aidé l’an dernier à préparer pour la transat : voir « on est une bande de jeunes ». Nous avions passé avec eux des moments formidables. Ayant rencontré un de ses amis à Fuerteventura et ainsi appris qu’il était installé à la Gomera, nous lui avions annoncé notre arrivée. Joie de le retrouver. Il a sacrifié ses dreadlocks pour chercher du travail ici. Il passe plusieurs soirées avec nous et nous raconte leurs aventures durant la transat. La Concha est maintenant en Colombie avec Tiphaine et un autre équipage. Nous sommes si heureux d’avoir pu sécuriser leur traversée qui s’est bien terminée.
Nous quittons la marina pour aller mouiller dans la baie juste au sud du port. La semaine est estivale avec des températures autour de 30 degrés. Nous profitons pleinement de cette anse sauvage pour nous baigner et flemmarder au soleil. Nous retrouvons aussi avec amusement le cri si particulier des puffins (espèce d’albatros endémique à la Gomera), le soir aux abords des falaises.
Le vendredi nous retournons à la marina car nous partons le lendemain en randonnée et nous ne voulons pas laisser le bateau au mouillage. Nous en profitons pour aller diner dans cet excellent restaurant français, la Foresteria, où nous nous régalons (à ne pas manquer si vous passer à San Sebastien).
Rando en montagne
En faisant nos courses nous avons rencontré Audrey, jeune française guide de randonnée. La trouvant très sympa nous décidons d’aller randonner avec elle le samedi suivant. Elle vient nous chercher au port en voiture et nous amène au pied du sentier de randonnée du côté de Alajero au Sud de l'île. A 10 heures du matin il fait déjà 30 degrés et la journée s’annonce torride.
La rando commence par la montée sur le versant du Barranco de Guarimiar. Nous cheminons dans la montagne qui, à cette altitude, est plutôt verdoyante : palmiers, amandiers et arbustes fleuris jaune cohabitent avec les figuiers de barbarie, les aloe vera et autres plantes grasses. C’est notre première rando et, avec cette chaleur, je peine à avancer. Audrey et Thierry partent devant et bavardent tandis que je tire la langue à l’arrière. La montée n’en finit pas… nous arrivons enfin au village d’Imada à 14h30 où nous faisons une longue halte déjeuner dans un petit restaurant typique.
La descente dans le Barranco d'Imada est plus facile mais nous prend encore deux heures et demi. Le barranco est plus abrupt et le chemin par endroits passe à flanc de falaise, heureusement sécurisé par une rampe de cordage.
Nous avons bu 7 litres d’eau à nous deux !
Nous avons particulièrement apprécié cette journée de randonnée avec notre guide Audrey qui s’est montrée patiente et encourageante avec moi. Elle nous a parlé des plantes et de la vie du pays. Elle nous fait une démonstration de silbo, langage unique sifflé permettant de communiquer d’un barranco à l’autre. Les enfants l’apprennent à l’école et cela constitue un lien fort entre les gomériens.
N’hésitez pas à faire appel à Audrey pour vos randonnées : www.ipalan.com
Nous l’invitons à prendre l’apéritif sur le bateau le lendemain et nous passons un excellent moment avec elle et son mari Geoffroy. Comme il est moniteur de plongée, il propose à Thierry d’aller plonger le jeudi suivant à Playa Santiago.
Coup de vent sur San Sebastien
Dès le dimanche après-midi le vent se lève. Durant deux jours il souffle à 40-50 nœuds. Thierry enregistre des rafales à 60 nœuds ! Nous sommes bien au port… même si le bruit du vent nous empêche de dormir.
Plongée à Playa Santiago
Le mercredi nous quittons San Sebastien et allons mouiller à Playa Santiago, à l’abri du quai des pêcheurs. Nous débarquons en ville mais le vent est froid et les rues plutôt désertes. A part quelques bars et restaurants le long de la plage de galets il n’y a pas grand’chose à voir. Décevant.
Le lendemain matin Thierry va plonger avec Geoffroy le long de la falaise : superbe plongée où il voit des raies, des poissons trompettes, un poisson lune, des mérous et un incroyable champ d’anguilles plantées dans le sable.
Valle Gran Rey
Nous poursuivons le lendemain matin vers Valle Gran Rey. La météo annonce un vent d’ouest et, comme la houle est importante, nous préférons nous mettre à l’abri au quai. Le tarif est prohibitif : 20 euros pour seulement l’emplacement, sans eau ni électricité, ni sanitaires (ni wifi bien sûr) ! Nous n’allons pas nous éterniser. Nous retrouvons Audrey qui vient déjeuner sur le bateau et nous bavardons tout l’après-midi.
Le soir nous nous réjouissons d’aller diner au restaurant Habibi qui fait du couscous (le seul qu’on ait vu aux Canaries). Il est tenu par un français mais… nous sommes très déçus car le couscous n’en a que le nom : pas bon, pas copieux et cher !
Los Organos
Le lendemain midi le temps est gris et nous décidons de quitter La Gomera pour rejoindre La Palma en remontant le long de la côte jusqu’à la pointe nord de Los Organos. Nous projetons d’y mouiller si nous trouvons une crique assez abritée, sinon, nous tracerons de nuit vers La Palma.
Nous faisons donc du rase-cailloux le long de la côte tout l’après-midi : des falaises de roche volcanique sombre parsemées de rare végétation et une houle assez importante qui se brise à leurs pieds. La côte est vraiment très belle.
Nous sommes par contre un peu déçus par Los Organos que nous atteignons trop tard, la luminosité étant trop faible pour admirer ces formations géologiques. La houle interdit tout mouillage, aussi nous entamons la traversée.
C'est où ?
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Date de dernière mise à jour : 13/04/2017
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