3 mois garde-malade à Lanzarote

Je quitte le bateau peu avant la fin mai pour venir en aide à mon frère Patrice qui vit seul à Lanzarote et vient de faire un AVC. Le voyage est difficile alors que la France et l’Espagne sortent du confinement : les vols sont rares et il me faut une semaine entière pour rejoindre Lanzarote avec une escale à Madrid alors que les hôtels viennent tout juste de rouvrir… mais pas les restaurants ! Bref, je passe trois mois à Lanzarote pour venir en aide à Patrice. Fin août son état me permet de revenir au bateau.

Au nom du respect du secret médical (dont on se contrefiche aujourd’hui pour les vaccins covid…) il nous a été impossible d’avoir aucune information sur la situation de Patrice et nous avons vécu une semaine éprouvante d’angoisse ! Tomber malade à l’étranger pose de gros problèmes, outre la langue et la prise en charge financière… Si l’histoire vous intéresse, j’en fais un récit plus complet sur un billet du blog : De la difficulté d'être hospitalisé à l’étranger.

Pensant aller rejoindre Patrice à l’hôpital de Las Palmas, nous lançons un appel sur le groupe FB « Voiliers confinés en Martinique » dans l’espoir de trouver un bateau à la marina qui pourrait m’héberger car les hôtels restent fermés. Le soir même nous sommes contactés par un charmant monsieur – ami d’un marin de Ste-Anne - qui m’offre de venir sur son Halberg Rassi (le must en matière de voilier) : la solidarité du monde des marins n’est pas un vain mot ! Finalement je vais directement à Lanzarote, mais cette invitation nous fait chaud au cœur.

Thierry reste au bateau à Ste-Anne

Durant mon absence, Thierry reste au mouillage à Ste-Anne… en espérant qu’aucun cyclone ne vienne nous faire des frayeurs ! Heureusement, la saison cyclonique se terminera avec juste quelques ondes tropicales pas vraiment violentes (45 nœuds de vent maximum).

Thierry poursuit l’animation de son groupe FB « Voiliers confinés en Martinique » …. qu’il rebaptise « Voiliers dé-confinés en Martinique ». Son audience croit de jour en jour et il devient une vraie vedette à Ste-Anne où tout le monde le connaît. Tout cela l’occupe beaucoup et lui permet de faire de belles rencontres.

Plats Articook

Durant mon absence son ami Patrice d’Arti’cook lui prépare des plats cuisinés chaque semaine… Thierry se régale ! En août Patrice s’absente pour passer ses vacances en métropole : pas de problème, il met un mois de plats cuisinés en réserve dans son congélateur et Thierry passe nourrir les chats et récupérer sa pitance ! C’est vraiment un pote extra.

 

 

 

Thierry profite de ces mois d’immobilité pour entreprendre une grande campagne de travaux. Les chantiers les plus importants sont la réfection complète de la baille de mouillage, le remplacement du winch d'enrouleur de génois (par un plus gros et surtout self-tailing) et la pose d’un nouvel évier dans la cuisine. Ajoutez à cela l’entretien habituel du bateau et les journées sont bien remplies.

Retour de Cath et irruption de boutons

De retour au bateau après trois mois « confinée » en tête à tête avec mon frère malade j’ai un gros besoin de voir du monde et de décompresser après ces mois éprouvants. Nous restons donc encore un peu à Ste-Anne pour que je me resociabilise… Nous faisons le tour de tous nos amis et les semaines passent agréablement…

Je participe à la fin des travaux entrepris par Thierry. Comme il a installé un winch self-tailing pour l’enrouleur de génois il nous faut repeindre cette partie du pont. Dans la foulée nous repeignons le cockpit et l’arrière du bateau. Nous n’en restons pas là et repeignons l’intérieur des placards de la cuisine et des réserves du carré ainsi que les couvercles des coffres du carré.

Nous faisons faire un taud de soleil (et de pluie !...) à notre amie Anne-laure. L'objectif est qu'il couvre au maximum le cockpit mais que les bords soient amovibles pour profiter de la vue lorsqu'il ne pleut pas. Il faut également qu'il soit solide et pratique à installer. 

Manque de chance, à mon retour une irruption de boutons vient m’empoisonner la vie. Au départ je mets en cause la fibre qui envahit le bateau suite aux travaux, puis les moustiques, puis à la chaleur, mais rien n’y fait, ni le nettoyage à fond du bateau et de tous les vêtements, ni le répulsif à moustiques… quant à la chaleur, il n’y a pas d’autre solution que de rester à l’ombre ou se plonger dans l’eau, même si elle ne rafraichit guère avec ses 30 degrés. Finalement le médecin diagnostique la gale ! Pas convaincus, mais nous faisons tout de même le traitement (si j’avais su à l’époque que l’ivermectine soigne très bien le covid mais sera interdit, je l’aurais gardé au cas où…). Sans amélioration un second médecin invalide le diagnostic… mais ne propose aucune alternative. Il faudra attendre une baisse de la température fin octobre pour voir les boutons disparaître progressivement. Même si le thermomètre n’affiche guère plus de 37 degrés, la chaleur moite et le soleil vif sont tout de même assez difficiles à supporter… enfin pour moi, car Thierry, lui, adore ça !

On "donne" un bateau

Alors que nous déjeunons un midi au restaurant Le Chatrou à la plage de la Pointe Marin, nous entamons la discussion avec le couple voisin. Lorsque nous racontons notre vie en bateau, le gars a les yeux qui pétillent et la langue qui traine par terre… C’est un martiniquais qui vient de rentrer au pays après des études et une dizaine d’années en Bretagne. Sympa.

 Thierry lui demande alors s’il serait partant pour reprendre le bateau de son ami Jeff, qui pourrit dans la baie du Marin depuis le décès de son capitaine il y a deux ans. Il y a beaucoup de travaux à faire mais c’est vraiment un bon bateau. Charles en rêve et nous sommes convaincus que son destin est là ! Deux semaines plus tard, Thierry lui annonce que le fils de Jeff est d’accord pour lui donner le bateau : un ketch en acier de 15 mètres. Le choc ! Nous l’emmenons en annexe visiter le bateau. Rien que cette balade en annexe est déjà pour lui exceptionnelle puisqu’il n’est jamais monté sur un bateau ! Il ne connait donc RIEN aux bateaux et n’a qu’une très vague idée des travaux qui l’attendent, mais il est tellement heureux de réaliser un rêve qu’il croyait inaccessible. Le voilà donc propriétaire d’un bateau… qui va nécessiter des années de travail. Le gars est volontaire et ça ne l’effraie pas. Thierry va passer plusieurs samedis de suite à l’aider à vider le gros capharnaüm laissé par Jeff et commencer à lui prodiguer des conseils pour la remise en état. Un homme heureux avec des projets plein la tête.

C'est où ?

Voir notre carte de la Saison 6.

Fil conducteur

Voir le récit précédent  et le récit suivant de la Saison 6.

Sélectionnez un récit dans la liste des pages ci-contre -->

Date de dernière mise à jour : 09/10/2021