6.12 Vers la Dominique

Escales en Guadeloupe et aux Saintes

Nous quittons Deshaies en Guadeloupe le 20 janvier pour être en Martinique un peu avant le 13 février, jour d’arrivée des « filles » Patoune, Marie et leur fille Mayann.

Nous mettons donc tranquillement le cap au Sud. Nous refaisons une fois de plus les mêmes escales à Malendure où Thierry va plonger sur son épave préférée, à l’anse à la Barque, puis aux Saintes où nous restons quelques jours au pied du Pain de Sucre. Le temps n’est vraiment pas fameux et nous n’avons même pas envie de nous baigner. J’en profite pour refaire une petite visite à « mon » dentiste. Nous faisons une petite rando sur Terre-de-Haut à la Pointe Morel, sous le soleil qui a fait son retour. Thierry constate avec plaisir qu’il n’a plus du tout mal au pied depuis qu’il s’est fracassé le front sur le bastingage à Deshaies (voir ICI). Il a appelé l’ostéopathe qui lui a confirmé qu’il avait touché le point stratégique… mais qu’il aurait pu y aller plus doucement !

Découverte de la Dominique

La navigation vers la Dominique est calme avec un vent de Sud-Est de 10-15 nœuds qui nous oblige à mettre le moteur. Rebuté par notre précédente expérience de l’accueil en Dominique (voir ICI), Thierry ne veut plus s’y attarder.

Arrivés à Portsmouth (au nord de l’île) nous retrouvons le bateau de Maxime avec qui nous avions sympathisé à St Pierre en Martinique l’an dernier (voir ICI). Nous devions alors le retrouver à Portsmouth pour qu’il nous pilote sur l’île mais le mauvais temps l’avait retenu en Martinique. Il nous propose de nous emmener dans la réserve des Indiens Caraïbes sur la côte Est. Nous sommes ravis de pouvoir découvrir la Dominique sous un meilleur jour. En attendant, Thierry aide Maxime à réparer son installation électrique

Avec Maxime nous louons une voiture : c’est la première expérience de conduite à gauche pour Thierry mais il s’y fait vite… Mais pas moi qui suis à l’avant à gauche car j’ai sans cesse l’impression qu’on va aller au fossé ! Nous faisons d’abord une halte dans un beau jardin ombragé et paisible. Le rasta qui le cultive nous offre des bananes et une tisane puis nous propose un peu d’herbe… En route Maxime nous raconte un peu l’histoire de l’île et nous explique comment les indiens Caraïbes étaient maltraités il y peu de temps encore. Considérés comme des sous-hommes, ils pouvaient légalement être abattus pour une broutille ! Nous longeons ensuite la côte par la route du nord. C’est une succession de criques toutes plus belles les unes que les autres.

Maxime nous amène chez son amie en territoire Caraïbe : 15 km2 au nord-est de l'île donnés par la Couronne britannique en 1903, le Territoire Kalinago où vivent environ 3 000 Caraïbes. Son amie vit avec sa mère malade, sa fille et deux petits-enfants. Elle a navigué un temps avec Maxime et maintenant elle s’occupe de sa famille dans cette pauvre maison entourée d’un grand jardin. Leur vie nous semble bien rude ! Maxime nous explique qu’après le cyclone Maria en septembre 2017 toute l’île était dévastée, les maisons envolées et les champs brûlés par les trombes d’eau salée. Ils ont vécu un an dans une tente style yourte et se sont nourris de rations de survie distribuées par les ONG. Il a fallu du temps pour que les bananiers donnent à nouveau des fruits, base de leur alimentation. Ils ont reconstruit leur maison sommaire, replanté leur beau jardin, et la vie a repris ! L’amie de Maxime nous montre comment elle fabrique des paniers avec une sorte d’osier : leur vente est sa seule source de revenus. Elle m’en offre un ravissant. Nous partageons leur repas fait de poisson au curry accompagné de quelques haricots rouges et de petits boudins de farine dans une sauce rougeâtre. Nous avions fait une halte dans une épicerie pour acheter de la bière, de la farine, du sucre, de l’huile : divers produits de première nécessité que la famille peine à se procurer.

En chemin nous rencontrons des amis de Maxime qui marchent pieds nus sur la route ; ils montent à bord pour un ou deux kilomètres, le temps de bavarder un peu. Les Caraïbes nous apparaissent très pauvres mais souriants et très accueillants, prêts à partager le peu qu’ils ont. Nous sommes loin de l’image « arnaqueurs de touristes » que nous avait laissé notre visite précédente ! Nous sommes également frappés par la propreté de l’île, comparée à la Guadeloupe où les ordures s’entassent un peu partout sur les bords des routes. Bref, une journée passionnante de découverte et de rencontres qui nous donne envie d’y revenir.

Le lendemain nous invitons Maxime à déjeuner à bord. Dans l’après-midi je me sens fatiguée et fiévreuse : serait-ce mon otite qui récidive ?

C'est où ?

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Date de dernière mise à jour : 27/03/2020

Commentaires

  • Patrice
    • 1. Patrice Le 28/03/2020
    Jolies photos de la Dominique. Je serais bien tenté de faire un petit voyage ici.