Traversée jusque Porto
Prêts pour le départ ?
Le moteur est remonté, les appareils brûlés remplacés, le plafond changé, mais il reste encore pas mal de petites bricoles à faire sur le bateau. Thierry installe les pièces alu faites par mon frère Patrice : de vraies œuvres d’art ! Mais surtout, il reste à préparer notre départ. Il nous faut mettre les voitures, le camping-car et le bateau du club en hivernage, préparer les dossiers administratifs pour que Marion puisse s'occuper de nos affaires à distance pendant nos mois d’absence et gérer mille et une petites choses. Ensuite il reste un gros chantier : ranger le bateau ! Enfin, il faut aller dîner avec nos amis avant le départ…
Notre équipier Thierry 2.0 nous est d’un grand secours et nous prête main-forte : nous lui confions la restructuration de la baille de mouillage et plein de petits travaux.
La météo annonce une bonne fenêtre pour le lundi 24 octobre. Serons-nous prêts ? A 24 heures du départ, le bateau ressemble toujours plus à un capharnaüm qu’à un bateau qui va prendre la mer ! Lundi matin, dernier coup de collier pour mettre tout en ordre, mais il reste encore pas mal de choses à ranger…
Merci les amis !
Nos amis locaux sont passés nous dire au revoir, certains avec des croissants, de sorte que vers onze heures, toujours à quai, nous faisons une pause petit-déjeuner avec Robert, Marie, Emilie, Freddy, Christian, Isabelle… Le départ est retardé en début d’après-midi.
Lorsque nous larguons enfin les amarres vers 14h30, Emilie, Robert et Marie sont là pour nous accompagner jusqu’au bout du ponton.
Merci à tous pour ces marques chaleureuses d’amitié qui nous vont droit au cœur !
C'est parti pour Porto
Nous quittons Bénodet lundi 24 octobre sous un grand soleil et sans vent. Nous naviguons à seulement 2,5 nœuds au moteur avec une houle hachée et très désagréable : le mal de mer nous guette. A deux heures du matin, juste dans le carré fatidique où nous avions eu un court-circuit et pris un filet dans l’hélice, Thierry constate qu’il y a une fuite de gasoil. Il passe une bonne heure à changer une durite de gasoil qui fuyait. Ensuite des dauphins font des arcs de lumière dans le plancton phosphorescent : spectacle magique au cœur de la nuit noire. Le lever de soleil est accompagné par une bande de dauphins qui feront de fréquentes apparitions durant toute la matinée. A 14 heures (après 24H de nav) nous n’avons fait que 70 mn…
Les quarts de veille s'organisent comme d'habitude : Thierry (le capitaine) fait la nuit de minuit à 5-6 heures, je prends la relève jusque 9 heures puis c'est le tour de Thierry 2.0 notre équipier. Dans la journée, j'assure la veille avec Thierry 2.0, en relai ou à deux, histoire de bavarder un peu. Le capitaine vient de temps à autre se joindre à nous mais il préfère souvent se reposer afin d'être opérationnel en cas de besoin. Sauf coup de tabac, je prépare un vrai repas en milieu d'après-midi, le reste du temps chacun grignotte ce qu'il veut. Nous sommes vraiment contents d'avoir choisi Thierry comme équipier : après nous avoir aidés dans la préparation du bateau, il se montre également efficace et fiable en navigation. Et en plus, il est très sympa et nous rigolons bien avec lui !
A 14H30 le vent se lève enfin, seulement 8-12 nœuds mais nous pouvons enfin hisser les trois voiles et couper le moteur. Nous poursuivons vent de travers. Vers 19h30 le vent tourne légèrement Sud Est et on affale la GV avant pour poursuivre au grand largue.
A 14H30 (après 48h de nav) nous avons parcouru 187 milles : la moyenne est sauve !
En fin d’après-midi, le troisième jour, nous devons mettre le moteur pour recharger les batteries. Dans la soirée le vent faiblit puis repart à la hausse : nous prenons deux ris dans les voiles. Le vent s’établit à 20-25 nœuds durant la nuit. Au matin le vent forcit encore et s’établit à 30-35 nœuds. On affale la GV arrière et on monte la trinquette en plus du génois avec deux ris. La houle se creuse car nous passons le plateau continental. Le génois se coince mais nous pouvons poursuivre ainsi. La houle arrive sur le côté du bateau et le fait giter fortement : l’eau passe sur le plat-bord et atteint le cockpit. L’équipage est fatigué après ces heures de navigation difficile. La météo annonçait 20 noeuds et nous prenons 35 noeuds : qu’en sera-t-il au large du redouté Cap Finisterre ? Notre météo du départ n’est pas fiable. Vers 17 H Thierry prend la décision de se dérouter vers La Corogne à 40 mn. Il nous faut alors remonter au vent et Thierry prend la barre pour mieux négocier les vagues.
Une fois à l’abri du cap le vent et la houle se calment. Nous atterrissons à La Corogne par temps calme vers 23 heures le jeudi 27 octobre après 3 jours et demi de voyage. C’est fini pour cette première étape !
Halte à La Corogne
Nous restons une journée à La Corogne, juste le temps de nous reposer et de nous faire un petit restau le soir près de la place Maria Pita (voir notre précédent séjour à La Corogne durant la saison 2).
Arrivés à La Corogne nous recevons des tas de messages de nos amis qui ont suivi notre progression sur notre site grâce à notre émetteur AIS. Cela nous touche beaucoup. Nous pensions que l’AIS permettrait aux enfants de savoir où nous sommes, et au final ce sont nos amis proches, et d’autres encore, qui nous suivent de près !
Pas le temps d'aller flâner dans cette jolie ville... (allez voir la page "Escale technique à La Corogne" de la saison 2).
Second départ pour Porto
Nous quittons La Corogne à 9h45 : pas de vent et mer calme. Nous prévoyons une traversée au moteur sans vent. Le brouillard se lève et la visibilité est réduite à 150 mètres, ce qui oblige à rester très vigilants. Nous longeons la côte de près mais ne la voyons pas, dommage. Nous naviguons au moteur avec le génois tangonné et la GV arrière. Dans la soirée le brouillard se lève et la nuit nous offre à nouveau le spectacle magique du plancton phosphorescent avec des dauphins.
La journée est des plus tranquille : moteur sans un souffle de vent avec un grand soleil. Nous naviguons en tee-shirt et en profitons pour nous reposer et faire un bon repas. Les Thierry font un atelier matelotage. Nous arrivons à l’entrée du Douro vers deux heures du matin alors que le vent se lève. A trois heures du matin, le lundi 31 octobre, nous nous amarrons au ponton essence de la marina de Porto et nous plongeons dans les bras de Morphée.
Fil conducteur
Récit précédant et récit suivant de la saison 3
Date de dernière mise à jour : 07/12/2016
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