La Dominique : piège à touristes
Encore une navigation sportive !
Nous quittons St-Pierre en Martinique le 20 février 2019 de très bonne heure pour arriver en Dominique en début d’après-midi. C’est une nouvelle fois une navigation sportive avec une bonne houle dans le canal qui sépare les deux îles. Le vent à l’approche de la Dominique monte à 30 nœuds et la navigation au près serré nous oblige à mettre le moteur en appui pour garder le cap dans les vagues. Si vous imaginez la mer des Caraïbes comme un beau lac bleu sous le soleil, vous avez tout faux ! Heureusement, nous aimons bien ces conditions qui donnent du piment à la navigation.
Accueil désagréable à Roseau
Une fois passée la pointe sud de la Dominique, la houle et le vent se calment et nous retrouvons de bonnes conditions de mouillage. Notre première étape est Roseau, capitale de l’île. A notre approche un gars en bateau nous dit qu’il faut prendre une bouée (les autorités nous confirmerons ensuite que le mouillage est autorisé dans la baie). Soit. Thierry négocie le prix pour deux nuits à 60 dollars EC (20 euros). Je donne 70$ au gars qui les empoche sans nous rendre la monnaie. Thierry insiste… le gars finit par nous rendre 10£ mais nous précise d’un ton peu amène qu’il n’aime pas les français. Charmant accueil. Les formalités à Roseau se font sans problème. En fin d’après-midi un gars (Marcus) arrive en bateau et nous réclame 10$ pour la sécurité du bateau. Thierry refuse de payer ce supplément. Il revient à la charge une fois la nuit tombée, accompagné d’un autre gars pour mieux nous impressionner. La menace est claire : si tu ne payes pas ton bateau risque d’avoir des problèmes… Thierry l’envoie balader et le gars nous insulte. ça commence mal.
Journée en taxi décevante
Au mouillage nous retrouvons la famille suisse avec ses quatre gamins. Ils ont réservé un taxi pour la journée du lendemain et nous proposent de nous joindre à eux. Nous pensions partager les 300$ EC mais le chauffeur nous réclame 200$EC supplémentaires. Nous acceptons et nous voilà partis pour la visite du sud de l’île. Malheureusement chaque point d’intérêt est payant : un forfait hebdo de 12$US par personne (même pour le petit de 3 ans) permet d’échapper aux entrées successives. Pour nos amis la dépense est importante et nous demandons au guide de privilégier les sites. Le matin nous allons nager dans un étroit défilé entre les rochers et menant à une cascade. Le site est gratuit mais la ceinture de baignade est obligatoire et c’est encore 2$ chacun ! Heureusement le site est chouette et l’activité attrayante. Nous devons ensuite nous contenter d’admirer de très loin les deux cascades principales de l’île. Après le déjeuner le guide tente de nous amener à des baignoires d’eau sulfureuse chaude : c’est 5$ pour tremper ses fesses dans une baignoire de trois mètres de diamètre ! Abusif. Nous passons notre chemin. Impossible d’aller seulement marcher dans la forêt – fort belle – car les sentiers sont payants. En insistant beaucoup nous obtenons enfin du guide qu’il nous laisse un moment à proximité d’un torrent pour que les enfants puissent aller patauger dans l’eau douce… Nous rentrons très déçus et fâchés par cette attitude très « attrape touristes » ! Heureusement que « notre » famille est bien sympathique et que nous avons passé un bon moment en sa compagnie. C’est décidé, demain nous allons à Portsmouth, au nord de l’île en espérant y retrouver Maxime, un marin rencontré à St Pierre qui vit là depuis longtemps et pourra nous faire sortir des sentiers à touristes.
Portsmouth, même combat !
La baie est ventée et très fréquentée, aussi nous cherchons à nous isoler et jetons l’ancre près du Fort au nord de la baie. Le mouillage rouleur et le vent persistant les jours suivants ne rendent pas le lieu très attrayant. On nous avait recommandé le bar Madiba sur la plage mais l’accueil n’est pas vraiment chaleureux. La ville nous rappelle celles des Grenadines avec ses petites maisons et ses boutiques minuscules. Le marché nous permet de faire le plein de frais.
Nos amis suisses sont ancrés plus au sud. Nous décidons d’aller ensemble avec notre annexe visiter la célèbre Rivière Indienne. Mais là encore c’est impossible d’y aller par ses propres moyens et, agacés de devoir encore payer, nous préférons renoncer.
Nous cherchons un moyen d’aller visiter le nord de l’île. C’est impossible en taxi collectif et le taxi privé nous demande 400$EC pour la demi-journée… à ajouter aux 12$US pour les entrées bien sûr ! Nous renonçons aussi à louer une voiture car la caution s’élève à 1200 euros !!
Dépités nous quittons la Dominique, frustrés de ne pas avoir pu découvrir ce beau pays dans de bonnes conditions. Dommage que Maxime n’ait pas été au rendez-vous pour nous piloter sur l’île.
Un coup de vent nous retient encore tout le dimanche au mouillage.
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Date de dernière mise à jour : 15/03/2019
Commentaires
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- 1. Anne-Claire Le 15/03/2019
Bonsoir tous les deux ! Avec les filles, nous commencions à nous préoccuper de ne pas avoir de vos nouvelles...
Nous voilà rassurées mais vous ne savez pas à quel point je suis peinée que La Dominique soit devenue ainsi en seulement 2 ans !! Sans parler du restaurant Madiba sur la plage... et que tous vous aient offert un si mauvais acceuil/visage de leur magnifique île.
Le hasard a fait que lors de notre dernière sortie en bateau en Martinique après vous avoir quittés, j'ai recroisé Mackenzie, un boatman de La Dominique (connu là-bas en 2017) qui a trouvé depuis "asile" chez nous car il a tout perdu pendant l'ouragan IRMA. Ceci expliquerait peut-être cela mais ne justifie pas pour autant le nouveau côté vénal et mercantile des Dominiquais. Quel dommage !!! Poursuivez donc votre voyage, toutes voiles dehors poussés par mes grosses bises. Votre Anne-Claire
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