6.7. Sauvetage d’une tortue
Premier épisode : on trouve une tortue blessée
La baie de Deshaies abrite plusieurs tortues marines et c’est un plaisir pour nous d’aller les observer autour du bateau. Un matin j’aperçois une grosse tortue emberlificotée dans un fil de pêche qui sort de sa bouche et fait plusieurs fois le tour de sa nageoire. Elle a beaucoup de mal à nager et elle a dû se fatiguer en vaines tentatives pour se libérer. Elle reste immobile au fond. Thierry me rejoint et plonge en apnée pour voir la tortue de près. Il va chercher un couteau et plonge à nouveau pour couper le fil. Trop difficile. Il décide de la ramener au bateau pour opérer plus facilement. Elle se débat un peu mais en faisant une approche par l’arrière il parvient à immobiliser ses nageoires. La tortue cesse de se débattre et il peut nager avec elle dans ses bras. Il la pose sur la plage arrière et elle reste tranquille… elle semble avoir compris qu’on essaye de la libérer. Thierry dégage sa nageoire mais le fil s’est encastré profondément dans la chair. Il tire ensuite sur les fils qui sortent de sa bouche mais ça ne vient pas. Pensant qu’elle a probablement un hameçon planté dans la gorge il n’insiste pas. La tortue est relâchée en espérant qu’elle s’en tire !
2ème épisode : on appelle « réseau tortue »
Peu après nous racontons l’histoire à un bateau voisin qui nous dit qu’il y a un « réseau tortue » qui les soigne. Nous les appelons et deux bénévoles arrivent peu après : le vétérinaire Jolt et la responsable de l’ONF de la sauvegarde des tortues. Nous balayons en vain l’espace où vivent les tortues. Ils nous disent que si on la retrouve il faut la sortir et les appeler pour qu’ils viennent la chercher.
3ème épisode : on retrouve la tortue
Le lendemain nous allons à Pointe-à-Pitre et ne nous baignons pas. Le surlendemain matin, je la localise à une trentaine de mètres devant le bateau. Elle gise immobile au fond et je la crois morte, mais finalement elle bouge un peu. Pas vaillante apparemment. Pas de chance, Thierry est parti souder au port toute la matinée. A son retour il s’équipe pour plonger et nous la retrouvons au même endroit. Malheureusement elle prend peur et s’enfuit.
En fin d’après-midi je retourne à l’eau et la repère toujours aussi immobile au même endroit. Cette fois Thierry s’équipe et y va seul. Il peut l’approcher par derrière et il lui immobilise les nageoires. Il n’a plus qu’à revenir au bateau avec la tortue qui semble trop faible pour se débattre. Thierry la pose dans l’annexe et nous appelons nos deux bénévoles. Malheureusement c’est samedi et personne ne répond ! On appelle l’aquarium de Pointe-à-Pitre qui prend l’alerte en charge et nous attendons… le soleil est déjà couché lorsque deux bénévoles arrivent au port où nous les attendons avec impatience en arrosant la tortue régulièrement. Ils l’emmènent faire une radio chez le vétérinaire puis vont la déposer au centre de secours. Ouf ! La pauvre bête est restée près d’une heure au fond de l’annexe avant de devoir affronter une virée en voiture. Elle doit être terrorisée. Nous sommes impressionnés par l’énergie déployée pour sauver une tortue ! Une petite idée nous tourmente : en fait-on autant pour sauver les SDF qui meurent de froid dans les rues ?... Mais, ne gâchons pas notre plaisir d’avoir porté secours à une belle tortue qui, sans nous, allait certainement mourir.
Suite… des nouvelles d’Aruba
Jolt nous donne des nouvelles de notre protégée. Elle pèse 28 kilos ! Aucune trace d’hameçon à la radio. Sa plaie à la nageoire est infectée et elle est très faible. Antibiotiques et gavage de poulpes pour la remettre sur nageoires. Au bout de quelques jours elle a enfin éliminé une grosse boule de fils de pêche qui obstruait son appareil digestif. Elle semble sauvée !
Au fil des semaines son état s’améliore doucement car elle était vraiment très faible. Elle est baptisée Aruba (nom d’une île des Antilles). Jolt pense la remettre à l’eau fin décembre. Nous serons heureux d’assister à cet événement, d’autant que nous venons d’acheter une super caméra spéciale plongée.
En fin d’année Jolt nous annonce qu’il retarde sa remise en liberté car elle a perdu 4 kilos et n’est toujours pas assez vaillante. Dommage, nous serons probablement partis !
Nous apprendrons en mars qu'Aruba a été relâchée à Deshaies le 11 février, une fois son poids retrouvé. Nous lui souhaitons longue vie !
Voir ICI le récit qu'en a fait le "Réseau tortues" sur leur site Tortues Marines de Guadeloupe.
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Date de dernière mise à jour : 21/03/2020
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