Baie de San Lorenzo
Des photos sur MyAtlas
Ce site ne permettant plus d'ajouter des photos et la solution retenue s'avérant inopérante, les photos prévues n'apparaissent pas ! Nous en sommes vraiment désolés.
Nous avons repris cet article sur MyAtlas avec toutes les photos souhaitées.
Cliquez ICI pour y accéder.
Vers la baie de San Lorenzo
Le 4 mars, après une nuit agitée au mouillage devant Miches, nous décidons d'aller nous mettre à l'abri au fond de la Baie de Samana, dans la baie de San Lorenzo à 35 milles. C'est une petite baie formée par une avancée de terre qui délimite un grand espace abrité des vents dominants.
La baie de Samana est un embroglio de hauts fonds et de massifs coralliens où il faut se frayer un chemin. Nous pourrions naviguer sous voile en vent arrière mais Thierry préfère mettre le moteur pour mieux maîtriser sa direction dans les passages délicats. Partis hâtivement, nous n'avons pas relevé l'annexe sous le portique. Elle nous suit dans la houle et surfe sur les vagues en faisant des zigzags : elle fait deux fois plus de chemin que nous !
Au final les fonds sont toujours plus importants qu'annoncés et nous aurions pu naviguer sous voile... mais il vaut mieux être trop prudents que pas assez dans ces contrées où les cartes ne sont pas d'une extrême fiabilité !
Une plage de cocotiers nous tend les bras juste à la pointe et l'eau y est parfaitement calme car abritée des vents par les palétuviers. Nous jetons l'ancre par six mètres de fond et trouvons enfin un endroit paisible et superbe. Nous sommes seuls loin de quelques autres voiliers mouillés de l'autre côté de la baie le long de la côte.
Mouillage Punta de Arena
Au petit matin, nous profitons d'une météo très calme pour aller découvrir la baie en annexe. C'est un endroit splendide et sauvage comme nous n'en avons encore jamais vu. A nos yeux, il détient le record avec Los Gigantes à Tenerife.
Sur plusieurs milles c'est une suite de petites anses parsemées de minuscules îlots en forme de pain de sucre avec une végétation luxuriante, des lianes tombant vers la mer. L'eau est verte et la côte est formée de monts, eux aussi en pain de sucre, et couverts de forêt. La roche est ciselée et des cavités à un mètre au-dessus de l'eau témoignent d'une époque où le niveau de la mer était plus élevé. La mer s'enfonce dans des passages étroits entre les flancs des montagnes. C'est le refuge des oiseaux qui nichent là au calme. D'autres anses abritent de minuscules plages de sable avec des cocotiers. Des grottes se forment au ras de l'eau, que nous pouvons explorer sans risque avec notre annexe en alu. Un quai avec des escaliers attire notre curiosité. L'escalier mène à une grande grotte que nous prenons en photo sous toutes ses coutures.
Durant toute la balade j'ai mitraillé, chaque anse offrant des vues splendides. Le tri sera difficile !
La carte marine indique globalement deux mètres de fond dans toutes ces anses. Thierry, muni d'une sonde, vérifie les profondeurs des anses qui pourraient accueillir le bateau, bien abrité de la houle et du vent. Il s'avère que beaucoup ont environ trois mètres de fond... et pourtant aucun voilier ne s'aventure à mouiller là !
Dans l'après-midi un voilier américain vient planter sa pioche à quelques mètres de nous ! La côte est déserte et les mouillages ne manquent pas, mais ces gens viennent se coller à nous. La stupidité de certains marins me met très en colère !
Le lendemain matin nous partons explorer l'autre coté. Nous retrouvons les mêmes paysages. Nous entrons dans une anse très étroite et nous enfonçons entre les palétuviers. Cela ressemble à une petite rivière encaissée. La carte marine nous indique que nous sommes à terre ! Au bout un ponton nous tend les bras. De là nous accédons par un chemin dans la forêt à l'autre branche de cette anse. Un univers entièrement vert d'une grande beauté. Ensuite nous découvrons un ensemble de piquets plantés au milieu de la mer, un reste de quai probablement. Sur chacun sont posés des mouettes ou un pélican que nous pouvons approcher sans qu'ils s'envolent.
Plus loin un ponton de bois permet d'accoster sur une petite plage bien entretenue qui abrite une maison. C'est le parc national Los Haitises, un espace pour accueillir les quelques vedettes de touristes qui viennent de Santa Barbara à quelques milles de l'autre côté de la baie de Samana. A deux pas la jolie grotte La Arena à fleur d'eau est aménagée pour la visite.
Au retour nous approchons d'une cavité rocheuse un peu au-dessus du niveau de l'eau. Thierry va explorer l'intérieur qui se révèle être aussi une grotte.
Ce matin encore, époustouflés par la beauté de ce site, nous revenons avec des tonnes de photos et vidéos. Nous sommes conscients que pouvoir vadrouiller en annexe le long de cette côte est un privilège rare... des moments de bonheur intense qui font oublier les difficultés de cette vie !
Pour notre troisième jour (7 mars), après que Thierry ait bataillé toute la matinée pour faire fonctionner le capteur de niveau du tank moteur de gasoil, un second bateau américain vient se planter à nos côtés. C'en est trop pour nous et nous levons l'ancre en direction d'une anse repérée lors de notre première promenade.
Mouillage devant la grotte
En cet après-midi du 7 mars, nous approchons l'anse choisie avec précaution car les fonds relevés sont d'environ 2,80 m et nous avons 2,20 m de tirant d'eau. Nous jetons l'ancre au milieu de l'anse et notre sondeur nous indique qu'il reste 50 cm d'eau sous la quille. Par sécurité Thierry plonge en bouteille pour vérifier que nous sommes bien ancrés. Les fonds sont de vase, ce qui explique que l'eau soit si trouble. L'anse est protégée des vents dominants et de la houle qu'ils génèrent. Nous sommes devant l'entrée de la grotte et nous constatons qu'elle communique avec celle que nous avions visitée.
Le calme est total, mer d'huile. Ici pas de moustiques pour dévorer Thierry. Nous profitons d'une première journée tranquille pour réfléchir à la capote de cockpit en dur que nous fabriquerons à Aruba.
Le lendemain le vent tourne... au nord ! Normal, c'est le "trou dans la raquette" de protection de notre anse. Du coup un bon clapot se forme et ballotte le bateau. Pas de chance. Le ciel se couvre et nous avons même une petite pluie, trop brève pour relever le niveau de notre tank d'eau.
Nous partons en balade vers l'ouest et repérons des anses abritées de la houle du nord.
A notre retour la houle est un peu calmée et nous décidons de rester là. Nous le regrettons car la houle a redoublé et la nuit est très agitée !
Mouillage dans une crique encaissée
Le 10 mars au matin nous changeons de camp pour nous mettre à l'abri. Nous choisissons une anse très étroite et encaissée entre des parois rocheuses abruptes. Des îlots la protègent de la houle du nord. Nous mettons une heure pour faire les 2 ou 3 milles. Sans l'aide du GPS nous serions incapables de localiser notre but dans cet enchevêtrement d'anses et d'ilots.
Lorsque nous approchons de l'entrée, des pêcheurs en barque sont en train de poser leur filet dans "notre" anse. Demi-tour toute ! Sympas, les pêcheurs le relèvent pour nous laisser entrer.
Nous jetons l'ancre entre les bords, distants d'à peine une centaine de mètres. Comme nous dérivons doucement vers le fond, Thierry plonge et replante l'ancre qui s'était posée à l'envers. Nous voilà tranquilles pour une bonne nuit au calme.
Le lendemain matin nous poursuivons notre exploration de la côte vers quelques maisons repérées sur Google àun bon mille de là. En chemin nous croisons quelques barques de pêcheurs. L'un d'eux nous vend de belles crevettes que nous dégusterons dès midi, poêlées avec de l'anisette. Les maisons sont en fait juste un campement fait de bâches pour abriter les pêcheurs. A côté une maison de bois doit être leur cantine. Juste derrière nous découvrons une grotte où s'abritent des nuées d'hirondelles. Sur le retour nous rasons les bords et découvrons, ici une grotte, là un passage secret entre les roches ou encore un filet d'eau qui serpente entre rochers et palétuviers. Par endroits nous sommes incapables de distinguer la terre ferme des îlots qui s'enchevêtrent sans fin. C'est un immense paradis de verdure, de roches ciselées, d'eaux émeraude. Cette fois encore nous alimentons notre stock de photos et de vidéos !
Nous décidons de partir le lendemain dimanche pour Santa Barbara où Philippe, notre routeur guide touristique, doit nous rejoindre lundi pour dîner à bord. Depuis notre rencontre rapide à Salinas nous sommes restés en contact et il nous indique les endroits où aller.
Dans l'après-midi nous partons faire un dernier tour en annexe vers l'est. Tiens, un voilier au mouillage... c'est le seul à des milles à la ronde : ce sont nos amis de Kokopelli rencontrés à Saona qui s'apprêtent à repartir à San Barbara.
Au retour, alors que nous explorons le fond d'une baie peu profonde, l'annexe refuse d'avancer plus vite qu'au ralenti. Thierry diagnostique un problème d'hélice et nous rentrons tout doucement au bateau. Ouf, parce que s'il avait fallu rentrer à la rame, ce n'était pas gagné ! Thierry ayant en stock une hélice de rechange, l'annexe est vite réparée !
Demain nous quitterons cet endroit hydillique qui nous a ravi par sa beauté grandiose et sauvage.
C'est où ?
Date de dernière mise à jour : 20/08/2024
Commentaires
-
- 1. Le Moine Marie Le 22/03/2023
Les Américains ont un sens olfactif très développé, presque autant que celui du chien, alors forcément l'odeur des crêpes de Thierry les a attirés, faut pas leur en vouloir ... Merci pour les chouettes photos et tout le reste
Ajouter un commentaire