Mouillages à La Gomera
Les joies du mouillage
Nous quittons la marina de San Sebastien le 4 mars pour Valley Gran Rey à l’Ouest de l’île. Notre but est de raser la côte et de mouiller là où l’endroit nous plait. La côte sud est une succession de falaises abruptes et de barancos totalement déserts. Nous allons enfin profiter des joies du mouillage. Seul regret : il manque un peu de chaleur. Patrice, ne lit pas ce qui suit, après la superbe semaine passée avec toi, ça risque de te faire du mal !... J (Voir la page « Patrice nous amène la tempête »).
Au programme de ces journées bien remplies de farniente : lever vers 9 ou 10 heures, petit déjeuner en terrasse, baignade si le soleil montre son nez. Après le déjeuner nous levons l’ancre pour nous rendre dans la prochaine crique, distante de quelques milles. Comme nous avons systématiquement le vent dans le nez, nous naviguons « tranquillou » au moteur. Arrivés dans notre nouveau mouillage, nous piquons une tête pour aller explorer les fonds : souvent beaucoup de poissons colorés et quelques champs d’algues. Nous trainons un peu et c’est le traditionnel apéro en préparant le repas du soir au clair de lune. Pas de télé pour la soirée mais un film dans notre cabine, bien calés dans nos oreillers. Bref, la vie est dure ici ! Nous sommes simplement heureux d’être là, ensemble, sur notre bateau.
Les conditions météo sont satisfaisantes pour le mouillage : vent Nors-Est dominant de 10-15 nœuds… ce qui veut dire qu’en bordure de côte les vents vont dans tous les sens et qu’en fin de journée les barancos déversent leur air chaud en rafales violentes. Une petite houle rend les mouillages parfois un peu rouleurs mais rien qui puisse gêner notre quiétude. « Anchor » (un logiciel génial sur tablette) veille pour nous et nous alertera si on dérape… mais notre nouvelle ancre tient bien et nous dormons sans stress.
Le cri du puffin le soir au dessus des mâts...
Dès les premiers mouillages sous les falaises, à la nuit nous sommes intrigués par des cris très bizarres : ce sont apparemment des oiseaux, voire peut-être des chauve-souris. Renseignements pris, il s’agirait d’une espèce de puffins (lpardela cenicienta en espagnol) endémique des Canaries et spécialement de la Gomera.
J’ai trouvé cette vidéo :
Mouillage près de Playa Santiago
Nous passons devant Playa Santiago et constatons qu’il est impossible d’y mouiller.
Nous revenons un peu en arrière pour jeter l’ancre dans un endroit plus calme. Des babas-cool « nichent » dans des petites grottes sur la plage et vivent à terre ce que nous vivons sur l’eau, en moins confortable ! Thierry pêche enfin trois petits poissons qui feront un excellent repas.
Mouillage rouleur à Playa de Erese
Le mouillage suivant est plus rouleur mais totalement désertique : pas âme qui vive à l’horizon. Le temps se gâte un peu aussi nous ne trainons pas trop pour trouver un endroit mieux abrité.
Mouillage à Cala Cantera
Nous trouvons bien vite un mouillage accueillant à Cala Cantera. La cale abrite une usine désaffectée de conserverie de poisson avec un petit quai de pierre où il serait possible de débarquer en annexe. Je cherche à prendre pied sur la plage de cailloux et, à deux mètres du bord, je regarde sous l’eau pour repérer le passage. Je me trouve alors nez à nez avec un énorme poisson gris ! Je bondis hors de l’eau. Ma première pensée est qu’il s’agit d’un requin… mais y a-t’ il des requins aux Canaries ? Grosse frayeur… je rentre bien vite au bateau, non sans surveiller les fonds !!
On se retrouve....
Nous quittons le mouillage de Cala Cantera pour Valle Gran Rey. En chemin nous croisons le bateau jaune de Nelly,avec Vincent à son bord : deux « compatriotes » de la cale de Pors Meillou où nous sévissons tout l’été. Comme ils vont vers Playa Santiago, nous rebroussons chemin pour passer la soirée avec eux. En faisant demi-tour nous avons enfin du vent, mais, le temps de hisser toutes les voiles, le bateau jaune est déjà loin ! Le vent forcit puis tourne : « normal » sur les côtes canariennes. Arrivés au mouillage nous retrouvons notre bande de jeunes (Voir page « On est une bande de jeunes »). Ambiance sympa. Vincent jette un coup d’œil au moteur de La Concha mais le diagnostic reste un joint de culasse à changer. Nous dînons ensemble d’une « bête aux grandes oreilles » (un lapin, quoi !)… pas superstitieux sur Lambarena ! Soirée agréable à parler du pays et de nos navigations.
Escale prolongée à Valle Gran Rey
Nous naviguons de conserve avec La Concha vers Valle Gran Rey pour les remorquer à quai à l’arrivée. Pour une fois le vent permet de hisser les voiles et La Concha nous prend en photo.
Nous nous ancrons près de la Playa de Argaga, au pied d’une immense falaise verticale (2-300 mètres). Les fonds sous-marins sont riches en poissons de toutes sortes mais Thierry ne pêche rien de la semaine.
La ville n’a pas grand intérêt hormis son côté repaire de baba-cool de tous les âges et surtout allemands. Le problème pour nous est que ces écolos brûlent les antennes relai de téléphone et il est impossible d’avoir une connexion internet correcte !
Nous passons la semaine avec toute la bande de jeunes et ses trois bateaux. Les journées s’écoulent tranquillement entre baignades et visites à La Concha. Voir la Page « On est une bande de jeunes… ».
Par une belle journée, Thierry décide d’aller brosser la coque. Les rafales du soir emporteront ses palmes laissées sur le pont… moralité : ne RIEN laisser traîner sur le pont sans l’attacher, même au mouillage.
Ils appellent ça un "chemin" dans le baranco !
Jeudi nous décidons de faire une randonnée dans le baranco de Argaga. Sur la carte le chemin semble longer le fond de la vallée puis mener relativement doucement, au vu des courbes de niveaux, à Gerian, à 710 mètres d’altitude. A vol d’oiseaux cela fait 3 bons kilomètres. Une route et un GR permettent alors de rentrer à Valle Gran Rey. Nous voilà donc partis à 13h30. Le chemin commence par emprunter le cours d’un torrent à sec et la marche est un peu difficile. Après 1H30 le chemin se transforme en indications de passage sur les rochers pour escalader la montagne ! La pente n’étant pas trop raide et le retour difficile, nous décidons de continuer : grave erreur ! Une fois arrivés en haut, ce n’est en fait que le début : il faut encore escalader deux montagnes et les pentes sont maintenant très abruptes avec des passages à plus de 100 mètres au-dessus du vide. Impressionnant pour moi qui ai le vertige ! Mais impossible de faire demi-tour, alors il me faut poursuivre coûte que coûte. Thierry se met derrière moi pour me protéger et me cacher le vide tout en me répétant sans cesse : « regarde la paroi ». Heureusement les prises sont fiables et je n’ai pas trop peur de tomber. L’ascension est interminable, derrière chaque montagne il y a une autre montagne… Je redoute un passage où la panique du vertige me figera à la paroi. Je repère quelques grottes où passer la nuit, au cas où… Enfin, vers 18h30 nous parvenons au pied d’une montagne moins abrupte et un véritable chemin serpente jusqu’au sommet. Malgré la fatigue nous poursuivons sans relâche car le soleil se couche. Thierry rationne le peu d’eau qui nous reste, au cas où... Récompense à l’arrivée : un splendide coucher de soleil sur les montagnes et la mer ! Il est 19H30 et il y a un hameau : ouf, c’est fini ! Malheureusement le hameau est désert, pas âme qui vive. Mais un panneau salvateur indique le numéro de téléphone d’un taxi ! Nous finissons par capter un peu de réseau et l’appeler. Il fait maintenant nuit et le vent glacial souffle très fort. Le taxi doit arriver dans 20 minutes… mais d’appel en appel, c’est toujours dans 20 minutes… Une heure après il arrive enfin. Par la route il nous faut 35 km pour regagner Valle Gran Rey que nous n’atteignons qu’à 21H30. Quelle journée ! Je suis fière d’avoir réussi cette randonnée difficile et le paysage était vraiment splendide (quand je pouvais regarder…), mais, la prochaine fois, nous ne nous aventurerons plus que sur les GR dûment recommandés…
C'est où ?
Date de dernière mise à jour : 15/03/2016
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