Tour de Tenerife en bateau

Départ de Mogan

Le 1er février, nous quittons la marina de Mogan (sud de Gran canaria) dans l’après-midi : c’est notre première manœuvre de port sans Youenn et la marina est très étroite, mais tout se passe bien ! Nos voisins nous saluent gentiment, avec le temps nous y avions pris nos habitudes et lié des connaissances. Il y avait surtout les suisses Richard et Sonya sur Placebo avec qui nous avons beaucoup bavardé autour d’un ti punch, mais aussi Jeannot et sa femme et nos voisins britanniques. Bref, nous sommes heureux de reprendre le voyage mais nous garderons Mogan dans nos « best of ». Dans l’immédiat nous n’allons pas bien loin : seulement mouiller devant la marina pour partir de bonne heure le lendemain matin, direction Tenerife.

Los Cristianos

La traversée de Gran Canaria vers Tenerife est agréable avec un bon vent.

Nous arrivons dans l’après-midi au mouillage dans la baie de Los Cristianos, sur la côte sud. C’est une ville très touristique sans intérêt particulier : une grande plage avec des hôtels et des restaurants à n’en plus finir ! Un petit tour sur le front de mer nous suffit amplement : nous repartons dès le lendemain matin. De plus le mouillage est rouleur et il n’y a aucun point pour accoster avec l’annexe, hormis la plage et ses rouleaux.

A première vue, Tenerife est moins aride que Gran Canaria : normal, le Teide (3718 m) retient tous les nuages qui passent par là. Nous remettons une polaire à notre arrivée car le temps est nuageux.

Les falaises de Los Gigantes et mouillage à Punta Tino

Le lendemain nous remontons jusqu’à la pointe ouest de Tenerife. Nous avons le vent de face et devons une nouvelle fois naviguer au moteur.

Nous faisons du « rase cailloux » devant les falaises de Los Gigantes. Imaginez des murs de basalte noir avec des traces de végétation vert sombre et des anfractuosités : le paysage est grandiose (les falaises font plus de 600 mètres de haut) et nous ne serions pas surpris d’y trouver, perché tout là-haut, le château de la Belle au Bois Dormant… ou, mieux, le château du comte Dracula… Nous repérons une petite plage de sable noir où il est possible de mouiller : nous y reviendrons ! Quel dommage que le temps soit gris : au soleil couchant ce doit être inoubliable.

Nous poursuivons jusqu’à la pointe ouest, Punta Tina avec son phare. Côté sud, la pointe abrite une baie où le mouillage est tranquille par ce vent de nord-est. Côté nord c’est la côte sauvage avec une houle qui s’écrase sur les rochers : pas accueillant !

Nous mouillons au pied du phare et allons nous promener à pied en accostant sur une plage de sable très noir abritée par une digue de pierre. Nous allons ensuite en annexe explorer les falaises alentour. Nous passons là  une nuit tranquille… pourtant l’endroit n’est pas indiqué dans le pilote côtier !

La côte nord-est : les flancs du Teide

Nous longeons ensuite la côte nord… au moteur car une nouvelle fois nous avons le vent et la houle de face, de sorte que la progression est lente. Nous comptions mouiller devant Puerto de La Cruz et aller visiter cette jolie ville, mais il est absolument impossible d’y mouiller et ce « Puerto » n’a même pas de port ! Nous l’atteignons en fin d’après-midi et envisageons de devoir poursuivre toute la nuit jusqu’à santa Cruz quand, miracle, nous dégottons à quelques milles un mouillage tranquille dans une anfractuosité des falaises. Nous y passons une nuit au calme au pied d’une falaise abrupte où des pêcheurs occupent quelques cabanes troglodytes. Endroit sauvage par excellence alors qu’au-dessus des falaises l’île est très urbanisée sur les pentes fertiles et verdoyantes du Teide : c’est visiblement une région agricole avec d’immenses serres.

Le ciel est très nuageux et il fait frais, nous ressortons nos vestes de quart ! Pas terrible pour les photos non plus...

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La côte nord : des montagnes escarpées

Les pentes du Teide laissent ensuite la place au massif montagneux de Las Mercedes : des pentes abruptes entrecoupées de « barrancos » vertigineux. Le paysage est une nouvelle fois grandiose avec le noir de la roche basaltique et le vert de la végétation qui paraît assez importante sur cette côte bien arrosée. Là encore nous avons le vent de face : le vent dominant du nord-est se heurte au Teide et contourne la montagne en longeant les côtes. Nous pouvons enfin hisser les voiles une fois passé la pointe nord-est et le phare d’Anaga marquée par deux ilôts. Ils auraient dû l'appeler la pointe du groin, tant cet ilôt rocheux fait penser à la tête d'un animal... 

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Nous trouvons un mouillage bien abrité de la houle (mais pas du vent qui souffle fort toute la nuit) à la Punta de Antequera, à 15 milles de Santa Cruz.

Longue escale à Santa Cruz

Nous arrivons à la marina de Santa Cruz le lendemain (le dimanche 7 février). Nous y retrouvons le confort d’une marina bien abritée et un peu vide. Quelques français y séjournent tout l’hiver et l’accueil est sympa. Nous allons pouvoir profiter du célèbre carnaval de Santa Cruz en attendant l’arrivée de Patrice samedi prochain.

Cette navigation le long des côtes de Tenerife nous a permis d'admirer de splendides paysages et d'apprécier, une fois encore, leur diversité. Chaque île est différente et offre des payasages très variés. Dommage que le soleil ait manqué et qu'on ait dû naviguer au moteur. Nous avons pu mouiller dans des endroits très sauvages. Cette semaine de navigation "en amoureux" était vraiment formidable !

 

La marina est au centre de centre de Santa Cruz et une passerelle permet de traverser la route côtière et d’arriver à la Place d’Espagne, une des grandes places de la ville composée d’un immense bassin (vide pour cause de carnaval). Contrairement à Las Palmas qui est une ville aussi « speed » que nos grandes villes, Santa Cruz garde une douceur de vivre très agréable (est-ce parce que c’est la semaine du carnaval ?...). C’est une ville moderne avec des rues piétonnes, de grandes places et beaucoup de terrasses de cafés animées. Ici et là quelques maisons anciennes viennent donner un peu de cachet. Manque par contre une belle promenade en front de mer et une plage… Le marché très récent a été aménagé sur le style africain avec des places bordées d’arcades abritant les échoppes avec en son centre une grande terrasse de café et un espace jeux. Une belle réalisation, agréable et pratique où faire l'appro du bateau.

Descente de la côte Est jusque Las Galletas

 

 

Après deux grandes semaines passées à Santa Cruz (voir les pages "Carnaval de Santa Cruz" et « Patrice nous amène la tempête »), le temps s’étant nettement amélioré, nous reprenons notre voyage pour aller à La Gomera. Nous quittons Santa Cruz le mardi 24 février, avec un petit vent de Nord-Est nous permettant d’envoyer le spi. Ensuite le vent forcit à 15 nœuds et nous poursuivons au grand largue sous génois, avec une bonne houle résiduelle du mauvais temps de la semaine passée. Un peu après la pointe de la montagne Rouge, le vent tourne carrément d’un coup de 180° et nous finissons au moteur le vent dans le nez.

La côte Est ressemble beaucoup à la côte Ouest mais les versants du Teide tombent sur la mer sans falaises.  Le Teide est recouvert d’une belle couche de neige et pour une fois sans couronne de nuages.

Les mouillages s’avérant trop houleux, nous décidons de nous abriter à la marina de Las Galletas.

En chemin un bateau (Chicon de son petit nom) nous  a dépassé et nous a pris photo. Il s’agit de Ben et Thomas qui nous accueillent à la marina et nous aident à nous amarrer (ouf, car les emplacements sont vraiment peu accessibles). Nous invitons l’équipage au complet (4 gars) à bord pour l’apéritif qui se poursuit par une tournée de pâtes ; la discussion va bon train jusque tard dans la nuit ! Auparavant, nous avons fait un bref tour de la ville : rien d’exceptionnel, mais agréable.

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A noter : cette marina détient le triste record de la marina la plus chère (27€ la nuit) et la plus pourrie ! Pontons trop resserrés, sanitaires pitoyables et sales, pas de wifi et accueil façon « Wermach ».

Dès le lendemain matin nous quittons Tenerife et mettons le cap vers La Gomera.

Date de dernière mise à jour : 02/03/2016