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  • En route pour les Canaries

    Depuis lundi 2 novembre nous sommes à Porto et nous nous apprêtons à partir dimanche 8 pour les Canaries. La météo est bonne et surtout stable depuis quelques jours : nous devrions avoir un petit vent du nord qui nous poussera gentiment jusqu'à Lanzarote, première escale de notre séjour hivernal aux Canaries. Le voyage devrait nous prendre une bonne dizaine de jours : ce sera notre plus longue navigation !

    Nous avons passé près de deux semaines à La Corogne pour réparer la bôme et les circuits électriques, mais surtout pour attendre une fenêtre météo favorable pour envisager sereinement le passage du Cap Finisterre assez redouté par les navigateurs. C'était la deuxième difficulté du voyage, la suite devant a priori être plus relax. Nous avons enfin pu quitter La Corogne samedi soir et avons passé le Cap Finisterre dimanche par une très belle journée ensoleillée. Navigation tranquille avec plus de moteur que de voile !

    Nous sommes arrivés à Porto en fin d'après-midi lundi 2 novembre... sous la pluie... pluie qui ne nous a pas lâchés jusque vendredi. Notre nouvelle éolienne nous attendait sagement à la capitainerie aussi Thierry a pu finir de remettre le bateau en état pour la grande traversée vers les Canaries.

    Nous profitons d'un superbe week-end estival pour faire un peu de tourisme à Porto et faire les derniers préparatifs pour le départ.

    Plus de détails sur les nouvelles pages publiées dans "Saison 2 aux Canaries" :

    Comme nous étions restés une grande semaine à Porto l'hiver dernier, nous n'avons pas ajouté de page sur cette ville : voir la page "Porto" dans la rubrique "Saison 1 au Portugal". Par contre nous avons ajouté quelques photos à l'album.

     

  • Ma première traversée du Golfe de Gascogne sur MON bateau

    Voilà, c'est fait : j'ai traversé le Golfe de Gascogne sur MON bateau ! Je l'avais fait il y a 10 ans en été sur un "BDA" (bateau des autres) et j'avais vomi la première nuit... rebelotte cette fois-ci, c'est la deuxième fois que j'ai vraiment le mal de mer.

    J'appréhendais cette traversée en automne car le Golfe de Gascogne est un endroit dangereux, avec beaucoup de houle et souvent des vents violents. Peur d'avoir peur. Peur de ne pas maîtriser le bateau dans des conditions difficiles. Thierry était plus confiant, fort de son expérience d'un Bénodet-Cadix Aller er retour l'an dernier. Il a apprivoisé le bateau même s'il a encore des difficultés à trouver le bon équilibre des voiles qui assure une route sereine et permet au pilote automatique de bien fonctionner. Aussi il a pris, lors de sa première navigation seul à bord, des claques à 45 noeuds avant d'arriver s'échouer dans le port de St Gilles Croix de Vie... Pas d'autre solution pour moi que de me lancer, même la peur au ventre : il faut assumer ses choix ! Durant les jours de préparation du bateau et d'attente d'une bonne fenêtre météo à Bénodet, l'anxiété est montée, puis la météo étant bonne j'ai été moins stressée.

    Le départ s'est super bien passé : belle journée ensoleillée, petit vent mais houle un peu agressive. Nous traçons au grand largue à 5-6 noeuds et, si ce n'était le mal de mer qui menace, la journée aurait été vraiment agréable. A la nuit, des lucioles et des dauphins sont venus nous éblouÏr. J'ai fini par trouver le sommeil grâce à mes boules Quiès car les bruits innonbrables du bateau, ajoutés au remue ménage incessant dû aux vagues, rendaient le repos difficile, l'oreille aux aguets. Thierry met le moteur et change de cap : a-t-il besoin d'aide ? Je suis si bien au chaud... puis je remarque une odeur de plastique brûlé qui me réveille totalement. Je me lève et vois de la fumée dans le carré : il y a le feu à bord ! En un instant j'imagine le pire... Thierry a coupé le pilote et ne peut lâcher la barre avec cette houle... il me dit d'enfiler ma veste et mon gilet avant de monter le relayer à la barre. Son calme me rassure un peu. Il descend et cherche... Nous réveillons Youenn qui dort dans la cabine avant. Thierry coupe l'électricité et trouve bien vite le court-circuit, il arrache les fils incandescents et, ouf, c'est fini... sauf qu'on est dans le noir et sans pilote... la panique m'empêche de réfléchir pour manoeuvrer la barre sans instruments et je ne parviens pas à contrôler la trajectoire du bateau. Youenn, très calme et visiblement en totale confiance en son père, me reprend. Encore quelques minutes et Thierry parvient à remettre l'électricité : tout fonctionne, miracle !!! On remet le pilote et nous reprenons notre calme. Thierry tousse beaucoup, intoxiqué par les vapeurs toxiques mais il n'a pas les lèvres bleues, alors ce n'est pas trop grave. Je redescends me coucher, épuisée par tant d'émotions.

    Au matin la journée est agréable, comme la veille. Hormis la houle qui secoue le bateau dans tous les sens, tout va bien. Dans le bateau c'est un capharnaüm terrible car plein de choses ont volé, mais pas de casse. Je reprends confiance quand, soudain, le pilote décroche. Thierry et moi tentons de remettre le bateau dans l'axe mais nous empannons et la bôme plie. Cette nuit, dans la panique, nous n'avons pas bordé les deux écoutes de la GV, ce qui empêche l'empannage... Le manque de maîtrise des voiles m'angoisse. Mais nous pouvons poursuivre avec le génois, ce n'est pas très grave. Jusqu'à l'arrivée en vue de la côte les conditions météo restent inchangées et je reprends à nouveau confiance, le stress s'estompe. Nous amarrons le bateau à 6 heures du matin à La Corogne : OUF, c'est fini, nous sommes arrivés ! Quel bonheur de retrouver un lit qui ne bouge pas (même s'il est trempé) et une douche chaude.

    Nous restons deux semaines à La Corogne. Nous y rencontrons des marins qui ont vécu de bonnes galères en traversant le Golfe. Mes appréhensions ne sont pas seulement le fruit de mon imagination... Quand certains nous disent que tout va très bien et n'ont aucune galère ou anecdote à raconter je suis sceptique... Ici j'ai noué une amitié avec Pascale qui a un peu la même approche de la vie en bateau que moi. Elle aussi angoisse... même plus que moi ! Elle a moins d'expérience que moi mais part pour les Antilles. Ca m'a fait du bien de pouvoir en parler et partager cela avec une autre femme. Merci à Pascale pour son soutien !

    Ici Thierry fait figure de vieux loup de mer. Il donne des conseils et des coups de main. Mais il profite aussi de chaque conseil qu'il peut glâner auprès de marins expérimentés. Un skipper anglais (Cliff) qui travaille sur une goélette de 25 mètres nous donne de précieuses indications pour gérer nos voiles. Je me dits que j'ai bien choisi "mon" capitaine !

    Visiblement en matière de météo il assure bien car ses  prévisions s'avèrent justes. Tous les marins du port prévoient de partir le même jour... mais ce jour est sans cesse repoussé car les prévisions évoluent toujours défavorablement. Je me demande quand nous allons pouvoir sortir de là ! 

  • Une traversée mouvementée

    Nous sommes arrivés mercredi matin à la marina de La Corogne en Gallice (Espagne) où nous allons faire une longue escale technique après une traversée mouvementée du Golfe de Gascogne.

    Nous avons mis seulement 3 jours pour faire cette traversée avec un bon vent d'Est qui a viré Nord et une forte houle qui a chahuté le bateau et nos estomacs. L'équipage a été perturbé par le mal de mer. Les conditions de navigation étaient assez bonnes et nous avons tracé notre route à vive allure. Tout aurait été pour le mieux dans le monde des marins si le circuit électrique de l'éolienne n'avait pas pris feu au milieu de la nuit et si nous n'avions pas plié la bôme lors d'un empannage intempestif. Mais nous voilà à bon port... avec quelques réparations à faire !

    Le récit de cette traversée mouvementée est à lire dans la rubrique "saison 2 aux Canaries", page "Golfe de Gascogne : traversée mouvementée"

  • Amarres larguées !...

    Dimanche 11 octobre 2015 : cette fois c'est le départ ! 

    Nous avons largué les amarres ce matin : cap au Sud-Ouest pour traverser le Golfe de Gascogne. Nous devrions mettre 4 jours pour passer le Cap Finistere en Espagne. Si jamais les conditions sont bonnes nous pensons continuer vers les Canaries sans escale. J'ai fait le plein des placards pour nourrir le bord durant plus d'une semaine de mer : beaucoup de gâteaux, du chocolat (impossible d'en trouver du bon en Espagne...), des crêpes, du jambon et des choses à manger sur le pouce si la mer est trop mauvaise pour que je cuisine. 

    La dernière journée d'hier était comme d'habitude très speed, avec beaucoup d'énervement pour boucler tout ce qu'il reste à faire ! Moi qui m'étais promis de ne plus jamais partir fatiguée, c'est encore raté ! Toutefois nous sommes heureux de quitter enfin le port pour aller découvrir ces Canaries qui se font désirer. Un peu d'appréhension aussi pour moi devant ces journées de mer... Thierry et Youenn, qui ont beaucoup navigué pour remonter le bateau en Bretagne ce printemps, partent beaucoup plus sereins. Thierry a confiance dans notre bateau et dans sa capacité à le mener à bon port. La météo est favorable au moins pour notre traversée du Golfe... après, on verra ! Et puis nous avons une communication satellite qui nous permet de prendre la météo en mer et même d'envoyer des mails... en espérant qu'elle ne nous lâche pas comme l'hiver dernier...

    Je vous raconterai cette traversée à notre arrivée.

     

  • C'est parti pour la saison 2 !

    Voilà, c'est reparti pour la saison 2 qui doit nous mener aux Canaries pour l'hiver 2015-2016 ! Nous espérons y arriver cette fois, après notre tentative avortée de l'hiver dernier... L'équipage est maintenant rôdé et nous allons partir un peu plus tôt dans la saison pour ne pas rester bloqués au Portugal.

    J'ai donc ajouté la rubrique "saison 2 aux Canaries (2015-2016)" dans le menu à gauche. J'y reprendrai les news au fur et à mesure. 

    Depuis début septembre nous nous activons pour préparer le bateau. Nous avons lancé plusieurs chantiers et nous remercions les amis qui nous ont aidé : Olivier, Eric, Christophe, Robert et Marie. Pour plus d'informations sur nos travaux, jetez un oeil sur la page "La préparation du bateau" (saison 2).

    Nous avons passé le mois de septembre au ponton visiteur de Bénodet. C'est plus pratique pour travailler sur le bateau... mais c'est un endroit dangereux ! A deux reprises en 4 jours, une vedette moteur puis un gros voilier sont venus à l'abordage en ratant leur manoeuvre d'appontement. Pour dégager le voilier il a fallu faire venir 2 vedettes de la SNSM en pleine nuit : animation garantie sur le ponton ! Heureusement la casse est légère. Lambareana est vraiment un bateau solide ! Lisez le récit de ces aventures sur la page "Bénodet : attention danger !".

    Nous attendons maintenant une fenêtre météo favorable pour tracer directement jusque Porto. Si tout va bien il devrait nous falloir 5 ou 6 jours pour y arriver. Après quelques jours de repos nous repartirons directement vers les Canaries : encore 6 ou 7 jours de mer avant le farniente et la découverte des différentes îles des Canaries.

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  • Un retour mouvementé

    Depuis que j'ai quitté le bord à Olhao le 16 février, Thierry et Youenn ont pris la route du retour par petites étapes. Ils ont fait escale à Portimao, Peniche, Cascais, Porto, Sanxexo, La Corogne, Gijon et enfin La Rohelle où ils sont arrivés le 18 mars. Youenn a alors quitté le bord pour aller se consacrer pleinement à son travail scolaire à Rennes, activement soutenu par Marion. Le 28 mars nous avons fait tous les deux la remontée jusqu'aux Sables d'Olonne. Thierry devait ensuite aller jusqu'à La Turballe où je devais le rejoindre à Pâques pour terminer le voyage.

    Mais voilà, c'était sans compter avec les imprévus, et un cordage amarré en travers du chenal dans le port de St Gilles Croix de Vie (si, si, ça arrive ?!...) a inopinément interrompu le voyage le 31 mars ! Le cordage s'étant pris dans l'hélice, le bateau est resté immobilisé au milieu du chenal et s'est couché à marée basse. Il a fallu sortir le bateau de l'eau pour vérifier les dégâts. Heureusement la responsabilité du port est totalement engagée et les réparations ne seront pas à notre charge. Mais cela va prendre quelques temps et retarde notre retour à Quimper.

    Voir la page "Echouage dans le port de St Gilles Croix de Vie".

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  • Le mât arrière s'enfonce !

    Le départ est tout proche. Par sécurité, Thierry demande à Franck (Le Bihan Voiles) de venir vérifier les haubans car l'un d'eux mollit périodiquement. Verdict : le mât arrière s'est enfoncé ! Il est posé sur une poutre qui subit des infiltrations et il semble qu'elle ne supporte plus bien son poids. Franck nous recommande René pour remédier à l'affaire. Il faut démâter et installer une poutre en bois pour consolider le support. Un gros travail de réparation que nous allons faire à Port-la-Forêt. Impensable de partir en l'état : le départ est donc retardé de quelques jours.

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  • Mise en cale sèche mouvementée

    Thierry veut ajouter un passe-coque pour mettre en marche la pompe d'eau de mer de l'évier. Fort de notre bonne expérience de mise en cale sèche à Pors Meillou, nous visons les grandes marées de septembre pour renouveler l'opération. Arrivés à marée montante, nous amarrons solidement le bateau au quai, comme la fois précédente. La marée descend et le bateau se pose gentiment sur sa quille. Avant que la cale ne soit complètement à sec, nous partons pour une douche. A notre retour, la nuit tombée, nous apercevons dans les phares de la voiture, les mâts inclinés de notre bateau : il s'est couché pendant notre absence ! Que s'est-il passé ?  Thierry monte à bord pour investiguer les dégâts. Il faut attendre que la marée remonte en espérant que la bateau se redressera ! Notre crainte est que le bateau reste "scotché" dans la vase. La marée haute est à 5 heurs du matin, aussi Cath et Youenn tentent de dormir dans la voiture. 

    Thierry va mettre un peu d'ordre dans le bateau : tout est sans dessus dessous ! Les boites de vis ont valsé et des centaines de vis et boulons parsèment le sol (il faudra quelques heures de tri pour tout remettre en ordre). Les paires ont volé. Le gasoil s'est échappé du réservoir au dessus du moteur et une trentaine de litres a coulé sur le sol et dans les cales. Un taquet à l'arrière est arraché, emportant avec lui un petit morceau de pont. Il est probable qu'en lâchant cela a occasionné la chute du bateau.

    Thierry frappe une amarre autour des 2 mâts afin de pouvoir tirer le bateau avec le 4x4 s'il ne se redresse pas...

    Cela étant fait, il ne reste plus qu'à attendre... Thierry tente de se reposer un peu. A chaque réveil il aperçoit toujours le champignon lumneux du bateau au dessous de l'essuie glace... puis, enfin, la lumière passe au dessus ! C'est gagné : Lambarena se redresse seul porté par l'eau. Ouf !!!!

    Nous retrournons bien vite à notre bouée avant la prochaine marée basse !

    Reste une grande journée de rangement et de nettoyage... et une réparation à faire sur le pont. La peinture de coque est un peu abimée sur le côté, mais sans gravité.

    Quelle erreur avons nous commis ? Avoir laissé le bateau : s'il est tombé d'un coup, notre présence à bord n'aurait peut-être rien changé et nous aurions pu être blessés dans la chute. Thierry pense que son erreur est probablemen d'avoir amarré le bateau pas suffisemment incliné vers le quai.

    Encore une grosse émotion : voir son bateau couché dans la vase n'est pas un moment agréable... mais l'affaire se termine pas trop mal.